Web, radicalisme et nouvelle compétition belge au menu du 9e festival Millenium

La neuvième édition du festival Millenium aura lieu du 24 mars au 2 avril dans cinq lieux de la capitale (les cinémas Aventure, Galeries, Actor’s Studio, Bozar et le CIVA). Pour la première fois, l’événement comportera une compétition exclusivement réservée aux oeuvres belges. Un focus sera consacré à la “place du web dans nos vies” et une attention particulière a été portée à la thématique du radicalisme, a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse le président du festival, Lubomir Gueorguiev.
“Nous sommes aujourd’hui confrontés à un énorme surplus d’informations, il est de plus en plus difficile d’opérer nos choix”, a souligné M. Gueorguiev. “Notre objectif est de proposer une clé pour faire un tri. Le documentaire est une information durable, qui ne vieillit pas, ce qui n’existe plus dans la société actuelle.”
Le festival a reçu pas moins de 1.000 films, soit 200 de plus que la moyenne des années précédentes. Environ 80 ont finalement été retenus dans les différentes catégories, dont 17 en compétition internationale, et une centaine de projections seront organisées.
La nouvelle compétition belge rassemble elle 11 documentaires. “Cela s’imposait, nous recevions de plus en plus de films belges et il y avait une demande de la profession, qui estime qu’il n’y a pas de compétition qui met suffisamment en valeur les productions belges”, explique la programmatrice du Millenium, Zlatina Rousseva, qui a reçu 136 candidatures pour cette catégorie.
Le focus sur internet compte sept films qui évoquent des thèmes tels que le dark web, l’importance de Facebook ou encore les mobilisations citoyennes. “Notre public a évolué depuis la première édition, il ne s’agit plus seulement de gens qui travaillent dans l’humanitaire”, s’amuse Lubomir Gueorguiev. “Il y avait donc une volonté de s’adresser particulièrement à la génération Y.”
“Nous voulons voir ce que signifie vraiment internet, que nous avons l’impression de connaître mais qui constitue une nouvelle planète et transforme la société. Les films choisis nous révèlent des aspects cachés et évoquent notre rôle sur le web, qui peut être celui d’acteur mais aussi celui de victime”, ajoute Mme Rousseva. “Nous y sommes également l’objet d’une économie, d’un commerce qu’on ne soupçonne pas.”
Le festival, dont la dernière édition avait dû être temporairement interrompue en raison des attentats, a aussi eu une attention pour des films qui abordent la thématique de la radicalisation, comme “Brother Jakob” qui traite de la radicalisation d’un jeune Allemand ou “Rien n’est pardonné”, dans lequel la journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazaoui raconte son quotidien depuis l’attentat qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire.
“On a doublement souffert des attentats l’an passé. Outre la journée d’interruption, il y a eu la peur qui a envahi la ville et donc le festival, même si beaucoup de gens sont aussi venus pour dépasser cette ambiance morose. Nous nous sommes dits qu’on devait faire quelque chose. On a choisi des films qui parlent du processus, qui essaient d’expliquer comment des gens tels que nos voisins en arrivent à perpétrer des attentats. C’est le but du festival: apprendre à comprendre le monde qui nous entoure”, conclut Zlatina Rousseva.
Le Millenium 2017 s’ouvrira le 24 mars à Bozar avec “Singing with angry bird” du Sud-Coréen Hyewon Jee. La cérémonie de clôture aura lieu le 1er avril au cinéma Galeries.
Toutes les informations sont disponibles sur www.festivalmillenium.org.