Venezuela: le Parlement appelle à une mobilisation pour un “gouvernement de transition”

Le Parlement vénézuélien, seule institution contrôlée par l’opposition, a appelé vendredi à une mobilisation le 23 janvier en faveur d’un “gouvernement de transition”, au lendemain de l’investiture du président Nicolas Maduro pour un deuxième mandat contesté. Le président de cette assemblée, Juan Guaido, a rappelé devant un millier de partisans réunis à Caracas que la Constitution vénézuélienne lui donnait la légitimité pour assumer le pouvoir dans le cadre d’un gouvernement de transition.
Le 5 janvier, le Parlement s’est déclaré seul pouvoir légitime et a annoncé qu’il allait former un “gouvernement de transition” avant d’organiser de nouvelles élections.
“Est-il suffisant que nous nous en tenions à la Constitution sous une dictature? Non. Le peuple vénézuélien, l’armée et la communauté internationale doivent nous porter au pouvoir”, a déclaré M. Guaido.
Le président du Parlement a appelé à une “grande mobilisation dans tous les coins du Venezuela” le 23 janvier prochain. La date fait symboliquement référence au 23 janvier 1958, date de la chute du dictateur Marcos Perez Jimenez.
Une partie de l’opposition a demandé à Juan Guaido de prêter serment comme président en raison de la “vacance du pouvoir” qui existe, selon elle, après le rejet du deuxième mandat de Maduro par les députés et une bonne partie de la communauté internationale.
Jeudi, Nicolas Maduro a été investi pour un deuxième mandat de six ans devant la Cour suprême, et non devant le Parlement comme le prévoit la Constitution. Depuis l’installation des députés début 2016, les décisions du Parlement sont systématiquement annulées par la Cour Suprême, composée de fidèles du régime.
Dans la pratique, le Parlement a été remplacé par une Assemblée constituante 100% chaviste.
Nicolas Maduro, soutenu par le haut-commandement de l’armée, a été réélu le 20 mai à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition qui en rejette les résultats, tout comme les États-Unis, le Canada, l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine. L’opposition a dénoncé des pressions sur les électeurs et pointe l’abstention historique (52%).