Valls prône la levée des sanctions contre la Russie si elle remplit "sa part du contrat"

Le Premier ministre français, Manuel Valls, s’est prononcé mercredi en faveur de la levée des sanctions contre la Russie, à condition qu’elle remplisse “sa part du contrat” des accords de Minsk sur l’Ukraine. C’est la première fois que Manuel Valls évoque aussi clairement l’éventualité d’une telle levée des sanctions qui frappent la Russie.
“Nous souhaitons que les sanctions puissent être levées contre la Russie mais elle doit remplir sa part du contrat (…) qu’elle a signé dans le cadre des accords de Minsk” sur l’Ukraine, a souligné le Premier ministre devant les députés français, juste avant leur vote quasi-unanime en faveur de la prolongation des frappes françaises en Syrie.

Les accords de Minsk, signés grâce à la médiation franco-allemande, visent à mettre fin à un conflit opposant les rebelles prorusses à l’armée ukrainienne, qui a fait plus de 8.000 morts dans l’est ukrainien depuis avril 2014. Ce conflit ukrainien a conduit à l’isolement de la Russie, accusée d’avoir envoyé soldats et armes pour soutenir les rebelles du Donbass. Moscou est visé depuis par de lourdes sanctions occidentales. “Je voudrais rappeler que c’est à l’initiative de la France, dans le cadre des discussions de Normandie, le 6 juin 2014, c’est ensuite à l’initiative de la chancelière Merkel et du président Hollande que le dialogue avec la Russie a été rendu possible”, a rappelé le Premier ministre, qui s’exprimait à la veille du déplacement à Moscou du président François Hollande où il doit évoquer les perspectives de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.

“Nous sommes conscients du rôle et de la place de la Russie dans le monde, dans l’Europe, dans notre relation qui est historique”, a-t-il souligné.
“Le dialogue a toujours été maintenu mais je voudrais rappeler, et personne ne peut démontrer le contraire, que jusqu’à il y a quelques semaines, la Russie soutenait le régime de Bachar al-Assad, n’intervenait pas en Syrie et au moment où elle est intervenue (en Syrie), elle a concentré d’abord ses frappes contre l’opposition, y compris l’opposition modérée au régime de Bachar al-Assad”, a-t-il encore relevé.