USA: 24 ans de prison pour le fils d'un ex-président hondurien

Le fils de l’ancien chef d’Etat hondurien Porfirio Lobo (2010-14), Fabio Lobo, a été condamné mardi par un juge fédéral de Manhattan à 24 ans de prison pour sa participation à un trafic de drogue du Honduras vers les Etats-Unis. Agé de 46 ans, Fabio Lobo avait été interpellé le 20 mai 2015 lors d’une opération menée en Haïti par l’Agence américaine de lutte anti-drogue (DEA) et transféré à New York en vue de son procès.
En mai 2016, il avait plaidé coupable de participation à un réseau de transport de cocaïne vers les Etats-Unis, ce qui lui avait évité un procès. Il encourait une peine de prison pouvant aller de dix ans jusqu’à la perpétuité.
Entre 2009 et 2015, Fabio Lobo a collaboré avec le cartel meurtrier hondurien Los Cachiros de Tocos. A compter de 2012, il a offert de protéger le transport de plusieurs tonnes de drogue de contrôles inopinés en faisant usage de son influence.
Il a même obtenu la participation de militaires honduriens à des convois de cocaïne, recevant, au passage, environ 70.000 dollars en argent liquide.
En 2014, il a été piégé par des agents de la DEA qui lui ont fait miroiter la perspective d’un convoi massif de trois tonnes de cocaïne. Ils ont ensuite obtenu qu’il se rende en Haïti pour recevoir le paiement de sa commission, avant de l’arrêter une fois sur l’île.
En mars, c’est le père de Fabio, l’ancien président hondurien Porfirio Lobo, qui a été mis en cause par un ancien narcotrafiquant affirmant lui avoir versé entre 450.000 et 550.000 dollars de pots-de-vin en échange de sa protection et de futurs contrats publics.
L’ancien baron de la drogue Devis Leonel Rivera Maradiaga, qui a dirigé avec son frère Javier le carter de Los Cachiros durant dix ans jusqu’en 2013, a également mis en cause des membres de la classe politique actuelle. Tous ont nié avoir reçu des pots-de-vin.
Porfirio a gouverné le Honduras de 2010 à 2014. Il avait promis de combattre le crime organisé durant son mandat.
L’actuel président hondurien Juan Orlando Hernandez a lancé une offensive contre les trafiquants de drogue qu’il juge responsables du taux élevé de criminalité dans le pays.