Turquie : une femme agressée à bord d'un bus pour avoir porté un short

Un mandat d’arrêt a été émis mercredi à l’encontre d’un homme ayant frappé une jeune femme à bord d’un minibus à Istanbul, lui reprochant de porter un short pendant le mois sacré du ramadan, ont rapporté les médias turcs. Une vidéo diffusée mercredi en ligne montre un homme, assis au fond d’un minibus, se lever et frapper une femme assise devant lui avant de se diriger vers la sortie.
La femme agressée se lève immédiatement pour tenter de se défendre mais l’homme la repousse et sort du véhicule tandis qu’elle tombe à terre.
Avant l’agression, survenue la semaine dernière sur la rive asiatique d’Istanbul, l’homme aurait dit à la femme “C’est comme ça que tu t’habilles pendant le ramadan ? Tu n’as pas honte ?”, selon des explications de la victime rapportées par l’agence privée Dogan.
“Je lui ai dit de ne pas regarder (…) et il a dit ‘Si tu me montres tes fesses, comment est-ce que je peux ne pas regarder?'”, a-t-elle poursuivi.
Asena Melisa Saglam, 21 ans, a immédiatement porté plainte. Son agresseur, qui a affirmé avoir été “provoqué”, avait été arrêté trois jours après l’incident, mais relâché le jour même, au grand dam des organisations féministes, a rapporté le quotidien Hürriyet.
“La libération de l’agresseur est une menace pour toutes les femmes”, a tweeté mercredi la plateforme “Stop aux meurtres de femmes”. “Nous porterons ce que nous voulons, où nous voulons. Nous ne renoncerons pas à nos libertés.”
Mme Saglam a soumis une requête au procureur, contestant la remise en liberté de l’agresseur, à la suite de laquelle le parquet a émis mercredi une demande d’interpellation, selon plusieurs médias.
Le mot-dièse #melisasaglamyalnizdegildir, “Melisa Saglam n’est pas seule”, en turc, était parmi les sujets les plus discutés sur Twitter mercredi.
Une affaire similaire avait déjà provoqué l’indignation d’associations féministes l’année dernière, lorsqu’un homme a assené un coup de pied au visage d’une femme de 23 ans, à bord d’un bus d’Istanbul, parce qu’elle portait un short. Dans ce procès, toujours en cours, l’agresseur risque jusqu’à neuf ans d’emprisonnement.

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21 juin 2017 - 14h50