Turquie: le Parlement va discuter de l'installation d'une base militaire au Qatar

Le Parlement d’Ankara va discuter mercredi de la mise en oeuvre d’un accord permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar, ont indiqué des députés, en pleine crise entre Doha et ses voisins. Le Parlement turc avait approuvé en 2015 un accord conclu entre Doha et Ankara portant sur l’installation d’une base militaire au Qatar. Ce projet faisait partie d’un accord de défense plus large signé fin 2014.

Le député du CHP (social-démocrate, opposition) Sezgin Tanrikulu a affirmé que l’Assemblée nationale allait “examiner mercredi la mise en oeuvre de cet accord”.

Taha Ozan, député de l’AKP (islamo-conservateur, au pouvoir) a confirmé que le débat aurait lieu en assemblée plénière. Cette décision turque survient alors que l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l’Egypte, le Yémen, la Mauritanie et les Maldives ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir le “terrorisme”.

La Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, notamment sur les plans économique et militaire, mais a aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.

La base militaire turque au Qatar devrait accueillir 3.000 soldats et plus “si besoin”, avait indiqué l’ambassadeur de Turquie au Qatar l’année dernière.

Selon M. Tanrikulu, 80 militaires turcs y ont déjà été envoyés afin d’y préparer un déploiement plus important.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris la défense du Qatar mardi, critiquant les sanctions imposées à ce pays et affirmant vouloir “poursuivre et développer” les relations entre Ankara et Doha.

M. Erdogan mène depuis lundi une “diplomatie téléphonique” active, s’entretenant avec une dizaine de dirigeants, dont ceux du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Russie et de la France.

Le Qatar abrite déjà la base d’Al-Udeid, la plus grande base aérienne américaine dans la région, cruciale pour la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et Irak, menée par une coalition internationale dirigée par Washington et dont Doha et Ankara font partie.

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07 juin 2017 - 17h25