Suspension des livraisons de gaz russe: la Bulgarie dénonce un “chantage”

Le Premier ministre bulgare a dénoncé mercredi un “chantage inacceptable” après la suspension par le groupe russe Gazprom de toutes ses livraisons de gaz vers ce pays des Balkans ainsi que vers la Pologne. Cette interruption, décidée au motif du non-paiement en roubles comme exigé par la Russie en riposte aux sanctions occidentales, “constitue une grave violation du contrat”, a déclaré Kiril Petkov devant la presse. “Nous ne céderons pas à un tel racket”, a-t-il insisté. “Cet acte unilatéral de chantage est inacceptable”.

Le chef du gouvernement a ajouté que la Bulgarie allait “passer désormais en revue l’ensemble de ses contrats avec Gazprom, y compris celui concernant le transit” vers des pays tiers dont la Hongrie.

De son côté, Budapest a assuré que pour l’instant “la livraison de gaz naturel se déroulait normalement”, selon son ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, qui a prévu de “consulter ses partenaires bulgares”.

Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié à la société bulgare Bulgargaz et à la polonaise PGNiG la “suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu’à ce que le paiement soit effectué” en monnaie russe.

Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré le mois dernier que la Russie n’accepterait le paiement des livraisons de gaz que dans sa devise nationale, en réaction aux mesures prises pour punir l’offensive du Kremlin en Ukraine.

M. Petkov s’est voulu rassurant, répétant qu’aucune mesure de restriction à l’égard des consommateurs n’était prévue à ce stade. “Le gouvernement est préparé à un tel scénario”, a-t-il assuré.