Singapour autorise la publication de romans érotiques mais pas de Playboy

Singapour, surnommé l'”Etat-nounou” d’Asie en raison de sa politique jugée protectrice à l’excès, a considérablement réduit une liste archaïque de publications jusqu’ici bannies, autorisant des romans érotiques mais pas certains magazines tels que Playboy ou Penthouse. Ce n’est désormais plus un délit de posséder les Mémoires de Fanny Hill, importante oeuvre de l’écrivain anglais John Cleland dans la littérature érotique du XVIIIe siècle, ou encore des publications relatives au communisme remontant aux années 1960, marquées par des tensions avec les communistes lors de la naissance la République de Singapour. Ces ouvrages figurent parmi les 240 qui ont été retirés d’une liste de 257 publications prohibées.

L’autorité du développement des médias, un régulateur qui supervise également les films, la diffusion audiovisuelle et les normes de l’internet, a indiqué jeudi qu’elle “révisait régulièrement les décisions antérieures de classification, afin de s’assurer que celles-ci restent en phase avec les normes sociétales”. “Pour les 17 publications qui sont toujours prohibées, la décision de maintenir l’interdiction a été basée sur le fait que le contenu de ces publications restait contraire à l’intérêt public”, a précisé un porte-parole du régulateur.

Parmi les titres interdits figurent les Témoins de Jéhovah, une secte dont les membres refusent de participer au service militaire, obligatoire pour tous les Singapouriens à l’âge de 18 ans. Dans les autres publications prohibées apparaissent des magazines érotiques tels que Penthouse, Playgirl, Mayfair ou encore Playboy, qui avait annoncé à la mi-octobre qu’il allait cesser de publier les photos de femmes nues représentant jusqu’alors son image de marque. L’importation commerciale de publications à caractère pornographique est passible d’amendes et de peines de prison à Singapour, l’un des Etats les plus prohibitifs d’Asie.