Répartition de l'effort climatique : chacun a fait de nouvelles concessions, une remise en cause serait politique

Chacun a fourni des efforts conséquents pour parvenir à la nouvelle proposition sur la répartition de l’effort climatique, dont une nouvelle remise en cause serait dès lors purement politique, a estimé dimanche le ministre wallon de l’Energie Paul Furlan. Un des éléments qui ont débloqué la situation a été de passer d’une comptabilité de la production d’énergie renouvelable calculée en pourcentage de la consommation finale, à un calcul en valeur absolue, que réclamait la Flandre pour défendre son économie, a expliqué M. Furlan, interrogé par Belga.

Ce type de calcul ne pousse pas spécialement à l’économie d’énergie, puisque les efforts fournis peuvent théoriquement s’arrêter une fois le seuil absolu atteint, alors qu’un seuil exprimé en pourcentage se relève automatiquement si la consommation d’énergie augmente.

Mais de la sorte, la part de la production d’énergie renouvelable à atteindre par la Wallonie en 2020 passerait – si l’on revient en pourcentages – de 11,5% à 12,5%, ce qui constituait une demande de la N-VA. La Wallonie, qui avait estimé pouvoir faire jusqu’à 13% d’énergie renouvelable d’ici 2020, a consenti à cela, notamment parce que sa situation est plus favorable à cet égard.

Bruxelles, de par sa configuration, est limitée dans sa capacité de production d’énergie renouvelable, le Fédéral l’est aussi en Mer du Nord et la Flandre est en retard, a résumé M. Furlan. En revanche, la Wallonie a déjà beaucoup investi en production renouvelable par le passé, et elle consent donc à “une forme de transfert de solidarité Sud-Nord”, selon le ministre wallon.

Bruxelles et le Fédéral ont en outre libéré des marges en matière de revenus de la vente de quotas CO2. Globalement, deux tiers de cette marge supplémentaire reviennent à la Flandre, un tiers à la Wallonie. Un montant toutefois très limité, puisque 0,5% de quotas ETS équivaut à peine à 900.000 euros, selon le ministre wallon.

Un accord intra-belge avant l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat à Paris était jugé nécessaire en termes de crédibilité. “On n’allait pas empêcher le Premier ministre d’aller s’exprimer de manière crédible à Paris”, a souri M. Furlan. Il juge dès lors qu’un nouveau refus de la part d’une ou plusieurs des parties ne pourrait être interprété que comme un signe politique de défiance envers le chef du gouvernement fédéral.

Partager l'article

29 novembre 2015 - 17h10