Roumanie: l'ex Premier ministre Ponta blanchi dans un dossier de corruption

L’ancien Premier ministre roumain Victor Ponta, dont les déboires judiciaires ont ébranlé la scène politique nationale depuis 2015, a été blanchi mercredi dans l’un des dossiers de corruption où il était accusé. Le parquet général a indiqué avoir prononcé un non-lieu dans cette affaire où l’ancien chef des sociaux-démocrates était poursuivi pour faux en écriture, complicité d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent du temps où il était avocat. Les faits remontent à la période 2007-2011.
En juin 2015, le Parquet anticorruption (DNA) l’avait accusé d’avoir reçu l’équivalent de 55.000 euros de la part d’un proche, Dan Sova, avec lequel il avait signé un contrat de collaboration. Pour justifier cette somme, reçue en plusieurs tranches mensuelles, M. Ponta aurait rédigé 17 factures en 2011 attestant faussement avoir travaillé pour le cabinet d’avocats de M. Sova.
Ce dernier avait été nommé à trois reprises ministre par M. Ponta, chef du gouvernement roumain de 2012 à 2015.
Dans une Roumanie minée par la corruption mais qui s’est dotée d’une justice anticorruption réputée performante depuis son entrée dans l’UE, la mise en examen d’un Premier ministre en exercice avait constitué un séisme politique.
Victor Ponta avait cependant refusé à cette époque de démissionner, avant d’y être contraint par des manifestations populaires après l’incendie meurtrier dans une discothèque de Bucarest fin 2015 à Bucarest.
L’ancien Premier ministre n’en a cependant pas terminé avec la justice: il est poursuivi depuis septembre 2016 dans un dossier de trafic d’influence et blanchiment. Selon le parquet anticorruption, l’ancien dirigeant est soupçonné d’avoir demandé à Sebastian Ghita, ancien député et homme d’affaires sulfureux lui même sous le coup de procédures judiciaires, de couvrir les frais de la visite à Bucarest de Tony Blair en échange d’un siège de député à la veille des élections législatives de 2012.
Victor Ponta jouit toujours d’une forte popularité au sein de l’électorat de gauche et ne cache pas son inimitié pour l’actuel chef des sociaux-démocrates au pouvoir, Liviu Dragnea, également en délicatesse avec la justice.

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12 juillet 2017 - 22h30