Retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris – Trump commet une "erreur historique", selon la ministre flamande Joke Schauvliege

La ministre flamande de l’Environnement, la CD&V Joke Schauvliege, a estimé jeudi soir que le président américain Donald Trump se rendait coupable d’une “erreur historique” en décidant, au grand dam d’une majeure partie de la communauté internationale, de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, signé en 2015 par 195 pays dans la capitale française et qui vise notamment à limiter le réchauffement climatique. “Plus que jamais, l’Union Européenne et la Flandre doivent être des fers de lance des ambitions climatiques”, a réagi la ministre via son compte Twitter.
Des termes quasi identiques ont été utilisés dans le même temps par la députée fédérale et présidente de Groen Meyrem Almaci. Sans détour, cette dernière signe sur le site du parti vert flamand une réponse cinglante, constatant que “les grands défis requièrent de grands leaders”. Un costume que Groen estime sans doute trop grand pour Donald Trump, dont les politiques radicalement opposées à celles de son prédécesseur ne cessent de créer des remous. “Trump choisit le passé, nous choisissons l’avenir. (…) L’impact de la décision américaine est important, mais cela doit justement nous encourager à faire plus”, poursuit la politique flamande, qui appelle la Belgique et l’Europe à prendre la direction des opérations dans la lutte contre le dérèglement climatique.
L’UE devrait revoir à la hausse ses propres objectifs en matières environnementales, pour contrebalancer l’abandon américain, aux côtés d’autres pays, estime Meyrem Almaci. Il n’est pas question de laisser le pessimisme s’installer cependant. “Les Etats-Unis se tirent une balle dans le pied en s’attachant ainsi au passé”, juge-t-elle. “Trump rate le train de la transition écologique, et les gains humains et économiques correspondants. La transition écologique est en cours, et elle pousse la technologie et les opportunités d’emploi”. Un discours qui a, côté francophone, également été adopté par le partenaire Ecolo, dont le coprésident Patrick Dupriez a appelé à “renforcer nos propres efforts”.
“C’est un jour triste pour le climat, mais cela ne doit pas être une catastrophe”, a résumé pour le sp.a Karin Temmerman, qui va même un pas plus loin: “Trump a eu un impact positif sur la collaboration politique européenne. Je suis tentée de penser qu’il aura le même effet sur l’accord climatique de Paris. (…) Aujourd’hui, la Belgique plaide encore pour un objectif de 27% d’efficacité énergétique, tandis que l’Allemagne et la France osent se montrer bien plus ambitieuses en visant 40%. Avec des puissances comme l’Inde et la Chine, nous pouvons tout à fait peser sur la problématique climatique”, juge Karin Temmerman, qui attend du pays et de son Premier ministre qu’ils “mouillent le maillot”.