Retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris – "Ce sont désormais la Chine, l'Europe et d'autres qui montreront le chemin"

La décision du président américain Donald Trump, jeudi, de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, a immédiatement été condamnée, en termes rudes, par les organisations actives dans ce secteur, dont Greenpeace, qui estime que cet abandon “coûtera aux Etats-Unis leur place de leader”. Le pays passera “à côté des avantages économiques de la transition énergétique”, juge Greenpeace. Alors que Barack Obama, le prédécesseur de Trump, avait été l’un des architectes de l’accord historique signé dans la capitale française, le volte-face orchestré par le milliardaire correspond à un gigantesque pas en arrière par rapport à la communauté internationale, selon une réaction de Jennifer Morgan, directeur général de Greenpeace International. “Les Etats-Unis vont passer du statut de leader climatique mondial à celui d’une société croyant encore que la terre est plate¿ C’est une décision morale inepte qui se retournera à terme contre Trump. Car l’action mondiale contre le réchauffement climatique n’est pas une décision légale ou politique, mais un devoir inévitable de protéger l’homme et la planète”.
“Trump laisse filer le leadership américain vers des vrais leaders mondiaux qui vont saisir cette occasion pour protéger leur pays et le climat, tournant leur économie vers les énergies propres. Nous sommes témoins d’un glissement de terrain dans l’ordre du monde où ce sont désormais la Chine, l’Europe et d’autres qui montreront le chemin”, poursuit Jennifer Morgan. D’autres réactions européennes allaient dans la soirée dans le même sens, dont celle du commissaire européen à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete, qui a immédiatement précisé que l’UE “renforcerait ses partenariats existants et cherchera de nouvelles alliances du côté des plus importantes économies mondiales comme des états insulaires les plus vulnérables”. Cette alliance “inclura bien sûr également les nombreuses entreprises américaines, les citoyens et communautés qui ont exprimé leur soutien à l’accord de Paris”, précise-t-il.
Une ligne de conduite prônée également par WWF Belgique, dont l’expert climatique et énergie Olivier Beys indique que l’Europe, dans son nouveau rôle de “leader climatique”, devra “rechercher des partenaires dans les États américains, les villes, les entreprises et les citoyens. Pour souligner l’importance de l’accord climatique nous devons aussi établir de nouveaux partenariats stratégiques avec des pays comme la Chine et l’Inde”.
À l’heure actuelle, le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, est d’ailleurs en tournée en Europe, note l’organisation internationale, “tandis que vendredi, aura lieu un sommet UE-Chine”. “Nos dirigeants doivent saisir ce moment unique pour ancrer une ambition partagée et fortifiée avec ces pays. Ce serait un signal très fort si l’Europe propose de renforcer ses plans climat d’ici 2030 pour les mettre en conformité avec les tendances économiques actuelles et les objectifs de l’accord sur le climat”, conclut Olivier Beys.