Privatisation de Belfius – La Wallonie veut que les Régions puissent rendre un avis préalable

Le gouvernement wallon a mis ce mercredi l’avenir de Belfius à l’agenda du comité de concertation – qui débute à 8 heures – en réclamant une concertation entre niveaux de pouvoir et un avis préalable des Régions.
Mi-avril dernier, le conseil d’administration de Belfius avait marqué à l’unanimité sa préférence pour une privatisation partielle de Belfius Banque, par le biais d’une introduction en bourse (IPO) d’une participation minoritaire du capital.
Il évoquait “la solidité financière dont Belfius jouit désormais” et qui ne justifie plus, à ses yeux, que l’État belge demeure son actionnaire unique. Une privatisation partielle par le biais d’une introduction en Bourse permettrait en outre à Belfius de réaliser ses ambitions de croissance grâce à un accès aux marchés financiers, selon ses administrateurs.
La décision finale sur l’avenir de Belfius revient au gouvernement fédéral. Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, devrait soumettre une note reprenant les différentes options sur la table, parmi lesquelles une introduction en Bourse et/ou la vente d’un bloc d’actions à un ou plusieurs investisseurs.
De son côté, le parlement wallon avait voté en avril 2016 une résolution en faveur de l’ancrage publique de Belfius, banque de prédilection des pouvoirs locaux, dont les Régions ont la tutelle.
Le ministre wallon du Budget Christophe Lacroix (PS) avait relayé ce texte auprès du Premier ministre Charles Michel (MR) et du ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA), mais sans réponse.
Le gouvernement wallon craint une réduction de la puissance publique dans Belfius, dont pâtirait la capacité de la banque à financer des projets locaux publics. Il a donc saisi le comité de concertation. Il demande de transmettre dans les meilleurs délais toutes les informations concernant le projet fédéral et d’organiser un groupe de travail interfédéral avec les entités fédérées. Le projet amendé du Fédéral doit en outre être soumis à un avis préalable de ces entités fédérées, réclame la Wallonie. Une prise de participation wallonne n’est toutefois pas envisagée à l’Elysette, vu les montants en jeu et leur impact potentiel sur la dette et la notation financière de la Région.