Pour le producteur Nigel Godrich, l'ex-Pink Floyd Roger Waters est "complètement sous-estimé"

Roger Waters, ancien membre fondateur de Pink Floyd qui sort à 73 ans son premier album solo en 25 ans, est un auteur “complètement sous-estimé”, estime le producteur Nigel Godrich qui a travaillé sur son dernier opus. Avant d’accepter de travailler avec la légende du rock progressif, Nigel Godrich, producteur reconnu de Radiohead qui a également collaboré avec Paul McCartney, raconte à l’AFP qu’il a tenu à lui dire ses quatre vérités.

“Je lui ai dit ce que je pensais de certains de ses précédents travaux en solo”, “il a fait des disques qui étaient inaccessibles. Je ne peux pas les écouter — je les arrête”, confie-t-il.

“J’ai essayé de lui expliquer ça”, poursuit le producteur, revenant sur sa première rencontre avec son idole de jeunesse Roger Waters, ex-bassiste de Pink Floyd à l’origine du mythique album “The Wall” et auteur des paroles de “Dark side of the moon”.

Loin d’en prendre ombrage, l’ex-Pink Floyd l’a recruté : “Il a compris”, assure Nigel Godrich, estimant que son dernier disque “Is this the life we really want?”(“Est-ce vraiment la vie que nous voulons?”), dont la sortie est prévue le 2 juin), “réaffirme sa stature de grand auteur-compositeur”.

Le producteur a compris que Roger Waters “avait vraiment toujours le truc” quand il a écouté la démo d’un nouveau morceau, “Deja vu”, où il évoque beaucoup de sujets, de la vieillesse aux frappes de drones.

Nigel Godrich, qui a planché pendant deux ans sur les 12 morceaux de cet album avec Roger Waters assure qu’il a tout fait pour ne pas retomber dans ses travers.

Pas de longs solos de guitare démonstratifs dans cet album très engagé politiquement, où la sobriété a été privilégiée pour mettre en avant “Roger Waters, le poète”, explique-t-il.

“Je pense que Roger a connu des moments difficiles. Il ne voit sûrement pas les choses comme ça mais moi en tant que fan, je pense qu’il n’a pas retrouvé son rythme après la fin des Pink Floyd”, estime le producteur.