Pologne : le gouvernement Tusk "moralement" responsable de la mort du président Kaczynski

Le frère jumeau du président polonais Lech Kaczynski, tué dans le crash de son avion en 2010, a accusé le gouvernement de l’époque d’être “moralement” responsable de cette catastrophe, dont le pays commémorait dimanche le sixième anniversaire. “Le gouvernement précédent est responsable pour cette tragédie, du moins moralement. Pas le gouvernement (actuel) de Madame Kopacz, mais celui de Donald Tusk”, aujourd’hui président du Conseil européen, a déclaré M. Kaczynski, sans expliquer comment il est parvenu à cette conclusion.
Il s’adressait à plusieurs dizaines de milliers de partisans de son parti Droit et Justice (PiS), revenu au pouvoir depuis octobre dernier, rassemblés devant le palais présidentiel à l’occasion de l’anniversaire de la tragédie de Smolensk, en Russie.
Le crash, survenu le 10 avril 2010 alors que le Tupolev polonais tentait d’atterrir par fort brouillard sur un aéroport près de Smolensk, à 400 km au sud-ouest de Moscou, avait causé la mort du président, de son épouse et de 94 autres personnes dont des hauts responsables polonais.
“Nous devons connaitre la vérité” sur Smolensk “pour en tirer les conséquences”, a lancé Kaczynski, acclamé par la foule qui a scandé “Gloire et honneur aux héros” à la mémoire des 96 victimes mortes dans cette catastrophe.
Les manifestants avaient aussi apporté des fleurs, des bougies et un immense drapeau blanc rouge, les couleurs nationales de la Pologne.
“L’enquête véritable ne fait que commencer”, a lancé à la foule M. Kaczynski, estimant que celle menée par le gouvernement de Donald Tusk n’était que “factice”.
Le nouveau gouvernement a rejeté les conclusions officielles du gouvernement libéral de Donald Tusk, qui attribuait l’accident aux mauvaises conditions météorologiques et à des erreurs des pilotes polonais et des contrôleurs aériens russes.
Dès son arrivée au pouvoir en octobre, le gouvernement du PiS a ainsi rouvert l’enquête sur les causes de cette catastrophe aérienne tout en soutenant l’hypothèse d’un attentat contre le chef de l’Etat.
“Je ne peux préjuger des résultats (de l’enquête). Je sais que les enquêtes véritables ont commencé et je sais que les Polonais se sont souvent trompés en pardonnant trop facilement”, a poursuivi M. Kaczynski.
“Le pardon est nécessaire, mais il vient après l’aveu de culpabilité et l’application d’une peine appropriée”, a-t-il ajouté.

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10 avril 2016 - 23h45