Pologne: chute de la coalition conservatrice-nationaliste au pouvoir

Un des trois partis au pouvoir en Pologne a annoncé mardi sa sortie de la coalition conservatrice-nationaliste, après que son chef a été démis de ses fonctions par le Premier ministre. “Nous quittons le gouvernement la tête haute. Ma démission, c’est la fin de la Droite unie et l’éclatement de la coalition”, a déclaré à la presse Jaroslaw Gowin, chef du parti Entente, une des trois formations de la coalition dirigée par Droit et Justice (PiS), après que le Premier ministre Mateusz Morawiecki l’a démis de son poste de vice-Premier ministre.

Le parti de Jaroslaw Gowin dispose de 10 députés à la chambre basse du Parlement. Il a indiqué avoir appris sa démission par les médias, le porte-parole du gouvernement Piotr Mueller l’ayant annoncée lors d’une conférence de presse.

Le PiS devra désormais compter sur les députés d’autres partis, et notamment de l’extrême droite.

En annonçant cette démission, le porte-parole du gouvernement a reproché à Jaroslaw Gowin de ne pas avoir suffisamment fait avancer les travaux sur une grande réforme économique. De son côté, Jaroslaw Gowin reproche à la réforme, en grande partie fiscale, de principalement toucher la classe moyenne.

“Nous avons annoncé que la Droite unie n’augmenterait pas les impôts. Cependant, le projet de loi fiscale récemment présenté par le Premier ministre Mateusz Morawiecki signifie une augmentation drastique des impôts non seulement pour les entrepreneurs, mais pour toutes les personnes entreprenantes, la classe moyenne”, a-t-il déclaré à la presse.

La coalition de droite nationaliste, menée par le parti populiste Droit et Justice (PiS) et au pouvoir en Pologne depuis six ans, avait formellement perdu la majorité parlementaire après le départ en juin de trois députés qui ont créé leur propre groupe. Ces réfractaires avaient indiqué s’être sentis “abandonnés” par le PiS qui, selon eux, s’est éloigné de ses idéaux d’origine. Ils avaient notamment critiqué la gestion de la pandémie, les aides insuffisantes aux petites entreprises, ainsi que la politique énergétique du gouvernement. Leur départ avait été vu comme un “feu orange” pour le PiS, tandis que la coalition gouvernementale a encore pu souvent compter sur le soutien d’autres formations de droite.

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10 août 2021 - 20h45