Pilule dans les centres de planning familial – Aucune étude médicale ne remet en cause la distribution de pilules du lendemain

“Quelle mouche a donc piqué la ministre de la Santé”, se demande samedi dans un communiqué la Fédération laïque de centres de planning familial (FLCPF). La veille, Maggie De Block a justifié son refus de modifier le cadre légal relatif à la pilule du lendemain par la sécurité des patientes. Seul un médecin ou un pharmacien doit pouvoir délivrer un tel médicament, qu’elle décrit comme une “bombe hormonale qui affecte le corps et qui peut avoir des effets secondaires importants”. Or, selon la FLCPF, “aucune source médicale fiable ne rapporte de cas significatifs remettant en cause la distribution de contraceptifs hormonaux d’urgence”. La FLCPF se demande donc sur quelles études scientifiques se base Mme De Block. “Rappelons à madame la ministre, par ailleurs médecin, que ce qui provoque un bouleversement hormonal chez la femme… c’est la grossesse! Et cela, sans commune mesure avec les effets d’une pilule du lendemain”, poursuit la fédération.
Depuis plus de 15 ans, la pilule du lendemain est en vente libre en pharmacie. Mais la discrétion n’y est pas toujours assurée, ont souligné ces derniers jours les centres de planning familial, qui distribuent des contraceptifs d’urgence dans un certain flou juridique.
Selon le cadre légal actuel, la pilule du lendemain doit en effet toujours être délivrée sous la responsabilité d’un pharmacien ou d’un médecin. Les centres de planning familial se sont dès lors organisés pour que leur personnel puisse donner des contraceptifs d’urgence sous la supervision et la responsabilité d’un médecin, même en son absence.
Mardi dernier, deux propositions de loi qui visaient à autoriser les centres de planning familial à donner la pilule ou la pilule du lendemain, en ce compris les membres du personnel autres que le pharmacien ou le médecin, ont été rejetées en commission parlementaire.
Pour la ministre, ces textes n’offraient “aucune garantie de qualité ni de sécurité étant donné que seuls un médecin ou un prestataire de soins peuvent détecter les contre-indications éventuelles”.
“Tout cela est d’une incohérence totale”, réagit samedi la FLCPF. “Si comme la ministre l’affirme ‘l’accessibilité à la pilule du lendemain, qui est une mesure d’urgence, est fondamentale pour les femmes’, alors il convient qu’elle prenne ses responsabilités.”
La fédération demande une exception légale pour les professionnels qui disposent d’un diplôme reconnu dans le cadre des centres de planning familial agréés.