Paris s'attaque aux logements loués "toute l'année" aux touristes

Pour la deuxième fois en un an Paris a lancé cette semaine une opération pour contrôler des “meublés touristiques illégaux”, des appartements loués uniquement à des touristes, à la nuit ou à la semaine, sans autorisation. Entre “20.000 et 30.000 appartements” sont proposés pour des locations de courte durée, estime Ian Brossat, adjoint au Logement de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, et le phénomène connaît “une accélération ces derniers mois”. Selon AirBnb, la plus connue des dizaines de plateformes de locations entre particuliers, la capitale française trône en tête du classement mondial des logements proposés.
Ces locations sont pour la plupart légales, mais encadrées. “Il ne s’agit pas de s’attaquer aux propriétaires qui louent leur appartement une ou deux semaines par an quand ils partent en vacances”, explique Ian Brossat. Tout propriétaire parisien pouvant louer son appartement à des touristes 120 jours par an.
“Nous voulons cibler les professionnels qui louent illégalement leur logement à l’année, et qui souvent achètent un appartement avec l’intention de le transformer en meublé touristique”, poursuit le responsable.
La mairie s’inquiète d’une baisse des appartements disponibles qui risque d’accentuer les difficultés de logement à Paris. Particulièrement ciblés par l’opération de la mairie lancée mardi, les arrondissements du centre “perdent des habitants alors que la ville dans son ensemble en gagne”, selon Ian Brossat.
“Le manque de logements alimente une spirale spéculative qui tire les prix vers le haut”, estime-t-il. Notoirement élevé pour la France, le prix d’une location à Paris s’élevait en moyenne à 1.126 EUR par mois pour 50 m² début 2015, selon un rapport.
Pour AirBnb France, “la grande majorité” des hôtes à Paris sont des loueurs occasionnels, avec une moyenne de 26 nuits par an. “Nous partageons avec la Mairie de Paris l’objectif de développer un tourisme innovant dans la capitale sans impact sur le logement”, assure la direction du site. Le 1er octobre, le groupe avait eu un geste de bonne volonté en commençant à collecter lui-même une taxe de séjour auprès des touristes.