Obama appelle l'Amérique à ne pas succomber à la peur

Barack Obama a exhorté mardi soir l’Amérique à ne pas céder à la peur, face aux turbulences économiques comme à la menace du groupe État islamique qu’il a appelé à ne pas surestimer. Soucieux de marquer le contraste avec les républicains qui espèrent lui succéder à la Maison Blanche en 2017, le président démocrate, très à l’aise, enjoué, a invité les Américains à accompagner les “extraordinaires changements” en cours, lors de son huitième et dernier discours sur l’État de l’Union devant le Congrès. A l’attention de ses adversaires qui dénoncent l’absence de véritable stratégie face à l’EI, M. Obama a mis en garde contre les “déclarations excessives” selon lesquelles il s’agirait de “la Troisième guerre mondiale”. “Elles font le jeu” des djihadistes, a-t-il averti.
Parler du déclin de l’économie américaine est “une fiction politique”, a encore lancé M. Obama, soulignant le chemin parcouru depuis son arrivée au pouvoir en 2009. “Les Etats-Unis d’Amérique sont la nation la plus puissante du monde”, a-t-il martelé dans une référence à peine voilée aux déclarations alarmistes du milliardaire Donald Trump.
Évoquant les bouleversements profonds qui ont touché les Etats-Unis au cours de l’histoire, avec en particulier des vagues d’immigrations successives, il a appelé à garder le cap: “A chaque fois, certains nous disaient d’avoir peur de l’avenir. (…) A chaque fois, nous avons vaincu ces peurs”.
A douze mois de son départ, le bilan de Barack Obama divise l’Amérique: selon un sondage CBS/NYT, 46% approuvent son action à la Maison Blanche, 47% la désapprouvent.
Le président a aussi replacé au premier plan une ancienne promesse de campagne sur laquelle il a jusqu’ici échoué: fermer la prison de Guantanamo, ouverte après les attentats du 11 septembre 2001.
“Elle coûte cher, elle est inutile, et elle n’est qu’un tract de recrutement pour nos ennemis”, a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris.
Mettant en avant le chemin parcouru depuis l’annonce il y a un an du rapprochement avec Cuba, il a nouvelle fois appelé le Congrès à lever l’embargo économique américain.