Murakami, Kessel et la colère de bibliothécaires japonais

La publication de poussiéreuses cartes de bibliothèque – celles de l’adolescent japonais Haruki Marukami, devenu depuis un écrivain célébré dans le monde entier -, dans la presse japonaise a provoqué l’ire de bibliothécaires soucieux du respect de la vie privée. Ces documents vieux d’un demi-siècle n’ont pourtant rien de compromettant. Ils nous apprennent que Murakami, 66 ans, aimait emprunter des ouvrages de Joseph Kessel, journaliste et romancier français (“Belle de jour”, “Le Lion”, “Les Cavaliers”…). Inadmissible, selon la Japan Library Association. “Divulguer l’historique des livres lus par un utilisateur, sans son consentement, constitue une violation de sa vie privée”, a-t-elle dénoncé dans un rapport. Le journal de Kobe (ouest du Japon), qui a commis le sacrilège, a défendu son choix mardi.

“M.Murakami, auteur de romans-fleuves comme la “Ballade de l’impossible”, “Kafka sur le rivage”, “Chroniques de l’oiseau à ressort” ou “1Q84”, est “connu pour sa connaissance approfondie de la littérature britannique et américaine. Mais (ces cartes) montrent qu’il a aussi exploré la littérature française dans sa jeunesse. Nous pensons que ces éléments présentent un grand intérêt pour le public”, a déclaré à l’AFP Hideaki Ono, un des responsables du Kobe Shimbun.

C’est un bénévole du lycée de Kobe où a étudié le romancier japonais, qui a eu la surprise de découvrir des cartes affichant le nom d’un certain “Haruki Murakami” dans trois livres différents, en triant de vieux ouvrages destinés à être mis au rebut. Il a alors contacté le journal pour partager sa trouvaille. L’école a pour sa part présenté ses excuses, selon l’association de bibliothécaires. Murakami, lui, n’a pas commenté ce “scandale”.

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02 décembre 2015 - 08h05