Mondiaux d'athlétisme – Nafi Thiam a confirmé à Londres son immense talent et son rôle de leader de l'athlé belge

Les dirigeants de l’athlétisme belge étaient évidemment satisfaits au moment de tirer le bilan des prestations londoniennes. Un premier titre mondial belge avec Nafissatou Thiam, médaille d’or de l’heptathlon, avait déjà répondu à toutes les plus belles espérances. La 4e place en finale du relais masculin du 4X400 m est venue conclure en beauté, malgré une nouvelle frustration, ces Mondiaux pour une délégation belge qui a aligné 14 athlètes individuels et un relais. “La médaille d’or c’est fantastique. C’est une première. On a davantage de médailles olympiques que de médailles mondiales en athlétisme. En plus, Nafi est encore très jeune. On espère qu’elle nous apportera d’autres satisfactions”, a résumé Max De Vylder, le ‘High Performance Manager’ de la Ligue flamande (VAL).
“Déjà l’an dernier il y a eu la médaille d’or olympique, qu’on n’attendait pas. Enchaîner avec le titre européen en salle (du pentathlon à Belgrade), Götzis où elle devient la 3e performeuse (de l’histoire, ndlr). Gérer tout cela et arriver à gagner ici à Londres, nous laisse confiants pour la suite. Elle a confirmé. On pourra encore compter sur elle”, se réjouissait Stéphanie Noël, coordinatrice du haut niveau à la Ligue francophone (LBFA).
Le relais 4X400m a aussi confirmé sa place parmi l’élite qu’il occupe désormais depuis dix ans sans discontinuer. “On est déçu parce qu’on espérait mieux qu’une 4e place” résumait Stéphanie Noël. “Depuis le temps qu’ils sont là, ils méritent de monter sur le podium. Mais cela reste exceptionnel. Ils sont là chaque année. On n’a rien à leur reprocher. Une 4e place reste une très belle place.”
Philip Milanov, vice-champion du monde et d’Europe du lancer du disque, n’a lui pas réussi à confirmer. “Une médaille pour lui aurait été fantastique. Une 5e ou 6e place plus réaliste”, a analysé Max De Vylder. “Il a le potentiel sur le plan physique et technique. Il peut encore s’améliorer. Il doit désormais gérer des situations comme les championnats. Philip comprend qu’il est plus facile de réaliser des performances et des records dans des meetings que dans des championnats quand il s’agit de performer à une date bien précise. Il en est conscient.”
Ces performances au plus haut niveau dans des sports olympiques, aux moyens financiers limités dans notre pays, sont le fruit d’un travail de longue haleine. “Ce sont des athlètes que l’on suit depuis 10-15 ans. On les a détectés assez jeunes, on les a suivis et encadrés et on doit continuer”, rappelle Stéphanie Noël.
“Certains qu’on attendait n’ont pas répondu. Ils sont jeunes pour la plupart. Ils seront encore présents pour les ‘Europe’ (les championnats 2018 de Berlin se dérouleront du 7 au 12 août). On va analyser ce qui a été ou pas. La moindre petite erreur dans un championnat du monde se paie cash. On va travailler avec eux et préparer l’an prochain”, souligne Stéphanie Noël.
“Les critères de sélection sont bons. Evidemment, on n’a jamais de garanties”, estime Max De Vylder. “L’idée est que chaque athlète puisse au minimum passer au tour suivant de son épreuve.” Cinq athlètes (ou équipe) sur dix ont rempli cet objectif.
“L’athlète qui réalise une densité des performances a plus de chance de répondre présent qu’un athlète qui ne réussit qu’une seule fois sa performance sur une saison”, reconnaît Stéphanie Noël. “Mais il faut mieux être à même d’évaluer un état de forme. Comment concrétiser un état de forme. On a des pistes. Il faut trouver le meilleur système et le mettre en application pour l’Euro 2018.”

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14 août 2017 - 00h45