Mondiaux d'athlétisme – Fanny Smets présente grâce à des collègues qui lui ont tendu des perches

“Je n’aurais pas misé une pièce sur ma présence aux championnats du monde, il y a trois mois.” Fanny Smets, la nouvelle détentrice du record de Belgique du saut à la perche a été la sélectionnée de la dernière heure dans la délégation belge. L’invitation de la Fédération internationale (IAAF) n’a été officialisée que le vendredi 28 juillet. Le record national égalé (4m41) à Heusden le 22 juillet, lui permettait de figurer en bonne place pour être repêchée (le critère de sélection demandé était de 4m55). Cinq jours plus tard, le 27, à Leverkusen, elle portait la marque à 4m46. “Cela faisait trois ans que je l’avais dans les jambes ce record.”
Trois mois plus tôt, en avril, six de ses huit perches avaient été brisées lors d’un transport entre Francfort et Los Angeles par la Lufthansa. Une perche coûte 800 euros. En recevant 1300 euros de dédommagement, elle n’a même pas perçu le remboursement de deux d’entre elles. Une perche coûte 800 euros.
“J’ai dû scier le bout de certaines perches et emprunter quelques unes équivalentes à des collègues en Allemagne pour continuer à concourir”, a précisé mercredi à Londres l’athlète du CABW. “Maintenant, je me suis habituée à mon nouveau matériel.”
Docteur en médecine depuis 2013, Fanny Smets dispute ses premiers Mondiaux à 31 ans. Elle n’a commencé le saut à la perche qu’à 20 ans après avoir débuté dans la gymnastique. “Je dois être une des plus âgées de la délégation (c’est le marathonien, Adbelhadi El Hachimi, 42 ans, ndlr), mais j’ai le moins d’expérience. Ces Mondiaux sont une récompense. Un lot de consolation après avoir manqué les JO de Rio l’an dernier.”
Loin de pouvoir briguer un podium ou même une place en finale, “la barre de qualification sera sans doute de 4m55 ou 4m60”, la perchiste liégeoise abordera néanmoins la compétition vendredi soir avec un réel objectif. “L’idéal serait de battre mon record.”
Une performance qu’il n’est jamais facile de réussir en qualifications. Mais Fanny Smets entend profiter de son élan actuel. “Tout va bien. Je suis en phase ascendante. Tout ce que j’essaie fonctionne.”