Mexique: tollé après la mort d’une jeune femme portée disparue

Le Mexique était bouleversé comme jamais vendredi par le très probable féminicide d’une jeune femme de 18 ans, retrouvée morte après avoir été portée disparue dans le nord d’un pays, où les enlèvements et les assassinats quotidiens suscitent rarement une telle colère. Le corps de Debanhi Escobar, 18 ans, portée disparue depuis le 9 avril, a été retrouvé dans la citerne d’un hôtel de la région de Monterrey, épilogue tragique d’une disparition exceptionnellement médiatisée, avec le père de la jeune fille en première ligne pour dénoncer les ratés des recherches.

“Ma fille est morte à cause d’incompétents (…) de harceleurs sexuels”, a-t-il déclaré à des journalistes en contestant une version selon laquelle sa fille aurait pu glisser dans la citerne, et en demandant de retrouver “les coupables”.

Des groupes de féministes sont descendus dans la rue à Monterrey pour réclamer justice. “Pour Debanhi, pour toutes. Pas une de plus”, ont-ils inscrit sur le mur des locaux du parquet général.

Le président Andres Manuel Lopez Obrador a déploré la mort de la jeune femme en souhaitant que toute la lumière soit faite.

Amnesty International a demandé aux autorités mexicaines que la mort de la jeune fille ne reste pas impunie. Les autorités mexicaines sont responsables de “déficiences qui mettent en danger le droit des femmes à une vie libre de toute violence”, a ajouté l’organisation.

La jeune femme a été vue la dernière fois au bord d’une route après être descendue d’un taxi sur commande, visiblement mal à l’aise avec le comportement du conducteur.

Le cas apparaît emblématique de la hausse du nombre des femmes portées disparues rien que dans cet Etat de Nuevo Leon (327 pour cette année seulement). Le pays enregistre une moyenne de dix féminicides par jour, d’après les chiffres officiels.