Merkel rejette les accusations turques, critique Ankara

La chancelière Angela Merkel a rejeté vendredi les accusations turques d’ingérence après l’annulation de deux meetings pro-Erdogan en Allemagne et a critiqué en retour les atteintes à la liberté de la presse en Turquie. “La situation légale en Allemagne est telle: nous sommes un système fédéral. Les communes ont des compétences, les régions ont des compétences et l’Etat fédéral a des compétences. En ce qui concerne l’organisation d’évènements, les autorisations sont décidées au niveau communal”, a-t-elle dit lors d’un déplacement à Tunis.

Ankara a accusé vendredi Berlin d’oeuvrer pour une défaite du président turc Recep Tayyip Erdogan lors du référendum sur le renforcement de ses pouvoirs, après l’annulation de deux meetings de soutien en Allemagne où des ministres turcs devaient se rendre.

Mme Merkel a en retour dénoncé les atteintes à la liberté de la presse en Turquie, en particulier dans le cas du correspondant en Turquie du quotidien Die Welt, Deniz Yücel, placé en détention pour propagande “terroriste”.

“C’est une question de principe pour nous d’être engagés pour la liberté d’expression en Allemagne. Et je pense que c’est aussi approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la presse” en Turquie, a-t-elle dit. “La liberté de la presse dans le cas de Deniz Yücel n’a pas été garantie de la manière nécessaire”.

Les mairies de Gaggenau et de Cologne (ouest de l’Allemagne) ont annoncé jeudi ne pas autoriser deux meetings avec les ministres de la Justice et de l’Economie. Ceux-ci voulaient y promouvoir le oui au référendum prévu mi-avril en Turquie pour accroître les pouvoirs du président.

L’Allemagne compte la plus importante diaspora turque du monde, forte de plus de trois millions de personnes, et il s’agit d’un électorat important pour le président turc.