Marine Le Pen convoquée par les juges dans l'affaire des assistants parlementaires

La dirigeante d’extrême droite française Marine Le Pen a été convoquée par des juges d’instruction, en vue d’une possible inculpation, dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires du parti Front national au Parlement européen, a appris l’AFP vendredi de sources proches du dossier. Selon l’une des sources, la candidate à la présidentielle, qui caracole en tête des sondages pour le premier tour du scrutin le 23 avril, a affirmé dans un courrier envoyé aux juges qu’elle ne répondrait pas à cette convocation avant la fin de la campagne, une information confirmée par son avocat Rodolphe Bosselut.
La candidate du Front national avait refusé de se rendre la semaine dernière à une convocation de la police avant l’élection, arguant que la période n’offrait pas la “sérénité” nécessaire à la justice et bénéficiant par ailleurs dans cette affaire de l’immunité que lui confère son mandat de députée européenne.
Le Parlement européen, qui s’appuie sur une enquête de l’Olaf, l’organisme antifraude de l’UE, considère que le salaire de Catherine Griset, embauchée comme assistante parlementaire pour le mandat européen de Mme Le Pen entre 2010 et 2016, n’était pas justifié car elle aurait travaillé uniquement pour le Front national en France. Il réclame 298.400 euros à l’eurodéputée, somme que Mme Le Pen a refusé de rembourser. En conséquence, la Parlement a décidé de ponctionner une partie de son salaire à partir du mois de février.
Outre Mme Griset — mise en examen (inculpée) par la justice française dans cette affaire –, les sommes perçues pour rémunérer comme assistant Thierry Légier, son garde du corps, font aussi l’objet d’une procédure de recouvrement par le Parlement, qui devrait débuter ultérieurement, pour un montant de plus de 41.500 euros.
Le Parlement européen a approuvé jeudi la levée dans une autre affaire de l’immunité parlementaire de la dirigeante d’extrême droite, réclamée par la justice française, qui lui reprochait d’avoir diffusé des images d’exactions du groupe Etat islamique sur son compte Twitter. Cette levée, à effet immédiat, ne concernait cependant que cette enquête et pas celle sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants.

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03 mars 2017 - 20h10