Manifestations en Russie: les partisans de Navalny devant la justice

Les partisans de l’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, condamné dans la nuit à 30 jours de détention, passaient à leur tour mardi devant la justice au lendemain d’une journée de mobilisation contre Vladimir Poutine marquée par plus de 1.500 arrestations. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette journée de contestation: les “enfants” de Poutine, ces lycéens et étudiants n’ayant connu qu’un seul président de leur vie, ont confirmé leur mobilisation malgré les condamnations dont ils avaient fait l’objet lors de leur irruption en tête des manifestations du 26 mars. Par ailleurs, la police a interpellé un plus grand nombre de personnes (1.500) que lors du précédent du 26 mars (1.000).

Alexeï Navalny a été condamné à trente jours de détention – une sanction administrative – pour avoir appelé à des manifestations non autorisées qui ont mis dans la rue des milliers de Russes dans plusieurs villes du pays depuis Vladivostok, dans l’Extrême-orient, à l’enclave de Kaliningrad sur la mer Baltique.

Arrêté dès la sortie de son immeuble à Moscou, le blogueur anti-corruption, qui espère défier Vladimir Poutine lors de la présidentielle de mars prochain, avait appelé ses partisans de la capitale à se rassembler sur la Tverskaïa, l’avenue la plus célèbre de Moscou et qui termine au pied du Kremlin.

Des milliers de personnes y avaient afflué, scandant “La Russie sans Poutine!” ou “Poutine voleur!” et submergeant les promeneurs venus assister à des reconstitutions médiévales en costumes à l’occasion de ce jour férié. Les forces de l’ordre ont répliqué avec fermeté, dispersant la foule parfois à coups de matraques et embarquant les manifestants par cars entiers.

Les procès des manifestants devraient commencer dès mardi. Ils risquent jusqu’à quinze jours de détention, une peine qui peut être alourdie s’ils sont reconnus coupables de violence contre les forces de l’ordre.

A l’international, les arrestations en masse ont suscité une vague d’indignation, la Maison Blanche réclamant la “libération immédiate” des manifestants.

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13 juin 2017 - 10h35