Madrid va adopter des mesures d’urgence dans la perspective d’un divorce sans accord
Le gouvernement espagnol va adopter des mesures d’urgence dans la perspective d’un divorce sans accord avec Londres, qui est de plus en plus redouté, a annoncé vendredi le chef du gouvernement Pedro Sanchez. “Ces mesures seront adoptées à travers un décret-loi qui sera présenté début février au plus tard”, a dit le socialiste lors d’une conférence de presse dressant le bilan de l’année 2018. Elles seront “principalement” destinées à “garantir le maintien des droits actuels des citoyens britanniques” en Espagne, “à condition que nos citoyens reçoivent le même traitement au Royaume-Uni”, ainsi qu’à “protéger nos relations commerciales en cours”, a-t-il expliqué.
“Je veux envoyer un message de sérénité aux Espagnols qui résident au Royaume-Uni et aussi aux Britanniques qui résident en Espagne: leurs droits seront préservés, quel que soit le scénario”. L’élaboration de ces mesures se fait en “étroite collaboration” avec Bruxelles et les autres pays membres de l’UE dans le cadre de discussions “très avancées”, selon M. Sanchez.
Afin d’éviter le chaos le jour du Brexit, la Commission européenne avait annoncé le 19 décembre avoir pris des mesures dans les secteurs les plus exposés en cas de divorce sans accord. Le but est d’éviter une rupture brutale le 29 mars 2019 qui pourrait mettre en grande difficulté les citoyens et les entreprises au Royaume-Uni et dans les Etats membres de l’Union européenne, en particulier dans les services financiers, le transport aérien, les douanes et la politique climatique.
L’accord de retrait approuvé par les 27 et la Première ministre Theresa May le 25 novembre à Bruxelles suscite en effet une forte opposition au Royaume-Uni, de la part des europhiles comme des eurosceptiques, et l’incertitude autour de sa ratification par le Parlement britannique renforce la probabilité d’un Brexit sans accord.