Madrid renforce le contrôle des dépenses de la Catalogne

Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi un nouveau renforcement du contrôle des dépenses de la Catalogne, pour éviter qu’un seul euro ne finance le référendum d’autodétermination que ses dirigeants veulent organiser en dépit de son interdiction. “Nous avons établi (ce) nouveau système de contrôle des dépenses” pour éviter qu’elles ne financent des “activités illégales” comme le référendum, a déclaré le ministre du Budget Cristobal Montoro à l’issue du Conseil des ministres.

Les dirigeants séparatistes de Catalogne, région profondément divisée entre partisans et adversaires d’une sécession d’avec l’Espagne, veulent organiser un referendum le 1er octobre malgré tous les avertissements de Madrid.

Pour éviter tout détournement de fonds vers l’organisation du scrutin, l’Etat versera directement les salaires des fonctionnaires, les allocations sociales, et le paiement des factures des fournisseurs des services publics, expliqué M. Montoro.

Ce tour de vis a été décidé après que le responsable de l’économie catalane, le vice-président régional Oriol Junqueras, a annoncé qu’il ne se soumettrait plus à un contrôle hebdomadaire de ses dépenses, imposé par Madrid en juillet.

La décision du gouvernement a coïncidé avec la diffusion d’une lettre ouverte du président régional catalan Carles Puigdemont, d’Oriol Junqueras et de la présidente du parlement catalan Carme Forcadell, auxquels s’est joint pour la première fois publiquement la maire de Barcelone Ada Colau.

S’adressant au chef du gouvernement Mariano Rajoy et au roi Felipe VI, ils dénoncent une “répression sans précédent” de l’Etat contre les partisans du référendum et lancent un “appel au dialogue” pour que l’Etat l’autorise.

“Il n’y aura pas de référendum”, a martelé vendredi le porte-parole du gouvernement Inigo Mendez de Vigo, affirmant que le seul dialogue que veulent les indépendantistes porte sur l’organisation d’un référendum dont le gouvernement et la majorité des partis d’Espagne considèrent qu’il n’est pas permis par la Constitution.

“Le président du gouvernement ne peut pas de son propre chef transformer une chose illégale en quelque chose de légal”, a-t-il dit en expliquant qu’aucune négociation n’était possible sur le référendum.

Partager l'article

15 septembre 2017 - 17h00