Lutte contre l'Etat islamique – Les civils de Mossoul-Ouest n'ont pas été assez protégés, dénonce Amnesty International

A Mossoul, les forces irakiennes et celles de la coalition n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger les civils, selon un rapport d’Amnesty International. Ils avaient été déplacés par le groupe djihadiste Etat Islamique (EI) pour servir de bouclier humain. Depuis octobre 2016, l’EI a systématiquement déplacé des milliers de civils des villages environnants vers des zones qui restaient sous son contrôle, écrit mardi l’organisation. Pour empêcher leur évacuation, l’EI a soudé les portes de leurs maisons. Ils auraient exécuté des “centaines, voire des milliers” de personnes qui tentaient de fuir.
Les zones contrôlées par l’EI à Mossoul-Ouest étaient ainsi de plus en plus remplies de civils. Les forces irakiennes et celles de la coalition menée par les Etats-Unis n’ont pas adapté leur tactique à cette réalité, dénonce Amnesty International. Elles ont continué à utiliser des armes explosives et imprécises dans des zones densément peuplées.
Certaines attaques n’ont pas atteint leur cible militaire, mais tué ou blessé des civils. Le 17 mars 2017, une frappe aérienne américaine visait deux tireurs embusqués de l’EI. Au moins 105 civils sont morts, cite en exemple l’organisation.
Les planificateurs militaires auraient dû prendre des mesures pour les protéger et veiller à ce que les attaques ne soient pas illégales, précise Lynn Maalouf, directrice pour la recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty International. Certaines atteintes aux droits humains sont susceptibles de constituer des crimes de guerre.
L’organisation appelle les forces irakiennes et celles de la coalition à respecter le droit international lors des combats contre l’EI. Les pays engagés ne doivent pas uniquement se concentrer sur le volet militaire du combat, mais aussi “déployer les ressources nécessaires pour alléger les souffrances incroyables des civils pris au piège du conflit et maltraités par l’EI”, martèle la directrice.
“Les horreurs dont la population de Mossoul a été le témoin, et le mépris pour toutes les parties au conflit pour la vie humaine ne doivent pas rester impunis. (…) La population de Mossoul mérite que son gouvernement lui dise que justice sera rendue”, soulève-t-elle.
Le rapport “At any cost: The civilian catastrophe in West Mosul, Iraq” (A tout prix: la catastrophe civile à Mossoul ouest) couvre les combats qui se sont déroulés dans l’ouest de la ville entre janvier et la mi-mai 2017. Amnesty International a interrogé 151 personnes, habitants, experts et analystes.

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11 juillet 2017 - 02h40