L’UE veut contraindre Israël à abandonner ses plans d’annexion
L’UE va lancer une offensive diplomatique pour empêcher Israël de poursuivre son plan d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie occupée, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie européenne. L’Espagnol Josep Borrell a assuré que l’Union comptait utiliser “toutes ses capacités diplomatiques” pour tenter de dissuader le nouveau gouvernement israélien d’aller de l’avant avec ce projet, approuvé dans le cadre du plan de paix au Moyen-Orient du président américain Donald Trump.
Les pays de l’UE sont inquiets des conséquences d’une annexion qui, selon eux, violeraient le droit international et nuiraient aux chances de paix. Mais ils sont divisés sur les mesures à prendre contre Israël.
“Les positions au sein de l’UE sont différentes”, rappelle Josep Borrell. Or toute sanctions nécessite l’unanimité. “Nous ne sommes pas au stade de parler de sanctions”, insiste-t-il.
“Ce sur quoi tout le monde s’est mis d’accord, c’est sur la nécessité d’accroître nos efforts et nos pressions auprès de tous les acteurs concernés au Moyen-Orient”, a-t-il déclaré à l’issue d’une visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE.
“Nous sommes prêts à le faire et nous le ferons dans les prochains jours en utilisant toutes nos capacités diplomatiques afin d’empêcher toute sorte d’action unilatérale”, a-t-il expliqué.
L’UE veut parler avec Washington, les pays arabes, Israël et les Palestiniens, a-t-il précisé.
Le nouveau gouvernement israélien sera assermenté dimanche. Il est le résultat d’un accord de partage du pouvoir entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz.
Certains pays de l’UE font pression pour l’adoption d’une ligne dure contre Israël. Le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn plaide pour la reconnaissance d’un Etat palestinien. Mais d’autres prônent la prudence et le dialogue avec Israël, considéré comme un partenaire important de l’UE au Moyen-Orient.
“Nous sommes dans un dialogue avec les parties responsables, y compris en Israël”, a déclaré le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas.
“Nous avons toujours dit clairement que nous sommes attachés à l’objectif d’une solution négociée de deux Etats, et que nous pensons que les annexions ne sont pas compatibles avec le droit international”, a-t-il rappelé.