L'Espagne commémore l'attentat de l'ETA qui avait retourné l'opinion il y a 20 ans

L’Espagne commémore cette semaine les 20 ans de l’enlèvement et l’assassinat par l’ETA de l’élu Miguel Angel Blanco, un crime qui avait amené des millions de personnes à manifester pour condamner l’organisation séparatiste, y compris au Pays basque. Plusieurs cérémonies sont prévues jusqu’au 13 juillet, la date anniversaire de la mort du jeune élu de droite à Ermua (Pays basque) à l’âge de 29 ans.
“Miguel Angel Blanco est dans le souvenir et l’âme de tous les membres du Parti populaire mais aussi de tous les Espagnols”, a déclaré lundi le chef du gouvernement Mariano Rajoy.
L’élu avait été enlevé il y a 20 ans jour pour jour et l’organisation séparatiste armée avait donné 48 heures au gouvernement pour procéder au regroupement de tous les détenus de l’ETA dans des prisons au Pays basque.
Mais l’exécutif avait refusé de céder au “chantage”. Des millions de personnes avaient réclamé sa libération puis protesté contre sa mort. Au Pays basque, plus d’un demi-million de personnes s’étaient rassemblées à Bilbao, quatre heures avant l’heure limite fixée par l’ETA, pour dénoncer l’enlèvement.
Un tournant pour la société basque où les opposants à l’organisation ne manifestaient habituellement pas publiquement leur rejet, par crainte. Ce fut “le début de la fin” pour l’ETA, qui avait vu ses appuis chuter dans la région en raison des violences, a résumé la soeur de l’élu Maria del Mar Blanco.
L’ETA l’avait finalement tué de deux balles dans la tête avant de laisser son corps agonisant sur un terrain vague. Sa mort fut annoncée le 13 juillet.
L’attentat avait aussi induit un changement de la politique du gouvernement, qui privilégia ensuite une stratégie visant à éliminer l’ETA aussi bien d’un point de vue policier que politique.
L’ETA a renoncé à la violence le 20 octobre 2011. On lui attribue 829 morts pendant sa campagne d’attentats.
Le 8 avril dernier, elle a aussi annoncé son désarmement en remettant à la justice française une liste de ses caches d’armes.
Il reste environ 330 détenus appartenant à l’ETA en prison en Espagne et en France qui doivent désormais débattre de sa dissolution.
Il faut pour tourner la page “que la dissolution se produise, que (l’ETA) mène une réflexion critique sur son passé et un changement de la politique pénitentiaire du gouvernement” de Mariano Rajoy, permettant notamment le rapprochement de prisonniers malades, a déclaré le secrétaire pour la Paix du gouvernement régional basque Jonan Fernandez.

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10 juillet 2017 - 21h10