Les syndicats sceptiques envers un éventuel rôle accru dévolu aux douanes

Les organisations syndicales ont réagi dimanche avec scepticisme à la volonté affichée par le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), d’impliquer davantage les services de douanes dans la lutte contre le terrorisme. Selon Karin Van Hoffelen, de la CGSP flamande, il ne s’agit là que d’un “coup de bluff irresponsable” du ministre vu le manque de moyens criant qui affecte déjà ces services.

Selon les plans du ministre, les services de douanes, qui ont des compétences de police, devraient mieux contrôler les frontières. Les douaniers disposeraient à cet égard d’un armement plus lourd. Or, souligne la syndicaliste, chaque fonctionnaire des équipes de surveillance ne dispose pas aujourd’hui d’un gilet pare-balles. Et certains jeunes collègues n’ont même pas l’uniforme réglementaire. Les douanes ne disposent en outre pas des moyens financiers pour équiper leurs véhicules prioritaires ou pour doter chaque fonctionnaire d’un récepteur de communication sécurisé Astrid.

La CGSP pointe aussi différents problèmes dans l’accès des agents aux banques de données listant les personnes signalées ou celle reprenant les plaques minéralogiques. Le personnel n’aurait en outre pas été formé à l’usage d’armement lourd. “De ce point de vue, le coup de bluff de notre gouvernement est totalement irresponsable”, fustige la déléguée.

François Goris, de l’Union nationale des services publics (USNP), craint lui pour les missions de base des douanes. “Quand j’entends que la France va engager 1.000 douaniers supplémentaires, il est évident qu’il faut aussi engager chez nous pour ne pas réduire les autres tâches essentielles des douanes. Le service des Finances -dont relèvent les douanes- a perdu ces dernières années un cinquième de ses effectifs”, rappelle-t-il.

Pour lui aussi, il n’est pas aussi simple que cela d’envoyer demain des douaniers avec des armes lourdes contrôler les frontières. “(Ce personnel) doit être médicalement apte. On ne peut sortir comme cela tout le monde de son bureau. A très court terme, ce n’est pas si simple à gérer”.