Les attentats de Paris, un déclic pour de jeunes Français prêts à s'engager pour leur pays

Ils ont assisté, impuissants devant leurs téléviseurs, aux pires attentats commis en France. Depuis, pour “faire quelque chose”, de nombreux jeunes Français se tournent vers les métiers de l’armée, la police ou des pompiers, qui gèrent l’affluence en sélectionnant les meilleurs profils. “Pendant les attentats, j’ai vu tous ces secouristes qui aidaient les gens bénévolement. J’ai eu une sensation d’impuissance devant ma télé. Je me suis dit que moi aussi j’aimerais bien aider la population et la société”, confie à l’AFP Simon Chaudemanche, étudiant en musicologie à Paris. Du jour au lendemain, ce jeune Parisien de 20 ans décide de se porter volontaire auprès des Sapeurs Pompiers de Paris. Comme lui, 15 à 20 personnes – soit cinq fois plus qu’auparavant – poussent chaque jour les portes du bureau de recrutement des pompiers depuis les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et 350 blessés.

Simon a aussitôt décroché un service civique (équivalent d’un service militaire mais à vocation sociale): pendant dix mois, il fera partie d’une équipe d’ambulanciers, moyennant une rémunération symbolique d’environ 500 euros par mois. Même phénomène au centre de recrutement des Armées à Rennes, dans l’ouest de la France: le nombre de visiteurs est pratiquement passé du simple au double certains jours dans la semaine qui a suivi les attaques, témoigne le capitaine Gaël Briand, responsable de recrutement.

Baptiste Girard avait de son côté abandonné ses études d’économie avant les attentats. Il se verrait bien désormais pilote de chasse, un métier au coeur de l’actualité alors que les chaînes de télévision françaises diffusent à satiété depuis une semaine des images de Rafale décollant du porte-avions Charles de Gaulle, qui croise au large de la Syrie. Pour “être au service du pays” et “défendre ses valeurs: liberté, égalité, fraternité (…) un peu menacées vu ce qui s’est passé”, explique-t-il.

La police, dont les unités d’élite ont pris d’assaut la semaine dernière dans un déluge de feu ultra-médiatisé un appartement occupé par l’organisateur présumé des attentats de Paris, attire aussi la jeunesse française. Selon la Direction générale de la Police Nationale, le site lapolicenationalerecrute.fr a connu un boom de fréquentation après le 13 novembre avec plus de 20.000 visiteurs par jour contre 7.700 auparavant. Les téléchargements de dossiers d’inscription pour des postes contractuels d’adjoint de sécurité ont été multipliés par sept, jusqu’à 360 par jour. Malgré l’engouement, les différentes institutions concernées gardent la tête froide, refusant de surfer sur un sursaut national.

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26 novembre 2015 - 12h20