Le parquet ordonne à la police d'empêcher le référendum en Catalogne

Le parquet de Catalogne a ordonné mardi à tous les corps de police de cette région espagnole d’empêcher le référendum d’autodétermination convoqué par le gouvernement régional indépendantiste et interdit par la justice. Dans un document diffusé dans la matinée, le parquet s’adresse à “toutes les unités de police”, la Garde civile, la police nationale et les Mossos d’Esquadra, dépendant du gouvernement catalan, et leur ordonne d’agir contre les autorités, fonctionnaires ou particuliers “afin d’éviter la commission de délits”.

“Les fonctionnaires de police (…) adopteront directement les mesures nécessaires pour saisir les moyens ou instruments destinés à préparer ou organiser le référendum illégal”, peut-on lire à propos du scrutin prévu le 1er octobre.

Parmi ces mesures, le parquet évoque la saisie des “urnes, enveloppes électorales, manuels d’instructions pour les assesseurs des bureaux de vote, formulaires électoraux, propagande électorale, éléments informatiques, ainsi que tout autre matériel de diffusion, promotion ou exécution du référendum illégal”.

Le gouvernement régional présidé par le séparatiste Carles Puigdemont a convoqué le 6 septembre un référendum d’autodétermination et se montre déterminé à l’organiser en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle et l’opposition du gouvernement central de Mariano Rajoy.

Le parquet a requis des poursuites contre M. Puigdemont et chaque membre de son gouvernement, les accusant de désobéissance, prévarication et malversation de fonds publics, ce dernier délit entrainant des peines allant jusqu’à huit ans de prison. Il a également demandé la fermeture du site internet faisant la promotion du référendum et aux médias de ne pas diffuser de publicité institutionnelle liée au référendum.

Cela met notamment les Mossos d’Esquadra dans une situation compliquée, puisque le parquet leur ordonne d’agir contre le gouvernement régional dont ils dépendent directement. Carles Puigdemont a demandé que l’on les laisse “tranquilles”. “Leur fonction principale est de garantir la sécurité des gens (…) C’est cela leur priorité, la police ne doit pas faire de politique”, a affirmé le président régional, sans préciser directement s’il leur donnerait des ordres en sens contraire.

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12 septembre 2017 - 16h13