Le parlement wallon vote la confiance au gouvernement Borsus

Le parlement wallon a voté jeudi la confiance au nouveau gouvernement régional majorité contre opposition, sauf le soutien du député indépendant André-Pierre Puget. Ce vote a clos une longue journée qui a commencé par une motion de méfiance constructive contre le gouvernement Magnette. Pour la première fois en 30 ans, le PS siège dans l’opposition au parlement wallon au terme d’une crise inattendue. En onze jours de négociations, le MR et le cdH, qui a rompu son alliance avec les socialistes, ont accouché d’une nouvelle déclaration de politique régionale (DPR). Selon les socialistes, elle est “construite sur du sable”. “Rien n’est chiffré, rien n’est budgété”, a regretté Christophe Collignon.
Le chef de groupe socialiste a énuméré ses reproches, ciblant un “inquiétant virage à droite”, les menaces sur l’emploi public ou sur les réformes décidées en concertation avec les partenaires sociaux, des mesures insuffisantes en matière de gouvernance, etc. Il a aussi vu dans cette nouvelle DPR la poursuite pour une bonne partie de la politique économique menée par l’ex-ministre de l’Economie, Jean-Claude Marcourt.
L’accession du MR au gouvernement permet de retisser un lien avec le pouvoir fédéral. “Je compte sur votre détermination pour rendre à la Wallonie la place qui lui revient dans les politiques fédérales”, a dit M. Collignon.
L’impression de flou domine aussi chez les Verts. “On ne prend pas les mêmes et… on recommence”, juge Ecolo qui pointe de nombreuses insuffisances, notamment dans le domaine environnemental. “Ecolo restera le porteur d’une alternative radicale”, a assuré Stéphane Hazée.
Le PTB redoute la politique sociale du nouveau gouvernement, notamment lorsque les partis de la majorité annoncent la fin de l'”assistanat”. “On peut craindre que derrière ce discours se cache des mesures encore plus dures pour les travailleurs qui perdent leur emploi”, a expliqué Frédéric Gillot.
Dans le droit fil de l’intervention du nouveau ministre-président, le chef de groupe MR, Jean-Paul Wahl, s’est montré confiant dans les résultats du gouvernement. “On va réussir”, a-t-il lancé. Il n’a pas fait le procès du pouvoir exercé par le parti socialiste mais ne s’en est pas moins montré sévère. “Ce projet que vous défendez depuis 30 ans ne marche pas. J’ai l’espoir que ce changement de cap va pouvoir enfin faire décoller la Wallonie, de retrouver le niveau qui depuis longtemps devrait être le sien, et pourtant ne l’est pas”. Son collègue du cdH, Dimitri Fourny, s’est quant à lui félicité d’un “changement de cap tourné vers l’avenir”.