"Le Parlement européen ne contrôle pas suffisamment les frais des députés"

Le Parlement européen ne contrôle pas suffisamment ce que les députés font avec leur indemnité mensuelle de frais, ressort-il d’une enquête internationale publiée mercredi par le magazine Knack. Outre leur salaire brut de 8.484 euros, les députés perçoivent chaque mois 4.342 euros pour leurs frais. Cette indemnité est forfaitaire et ne doit pas être justifiée par des notes ou des factures. Les directives prévoient que le montant peut être alloué à des frais de bureau (location, matériel, mobilier…), informatiques, de comptabilité ou encore de représentation. Il est par contre interdit de l’utiliser pour financer directement ou indirectement un parti national.

Knack a interrogé les 21 eurodéputés belges sur une éventuelle location d’un bureau en dehors du Parlement. Hilde Vautmans, Guy Verhofstadt, Lieve Wierinck (Open Vld), Bart Staes (Groen) et Claude Rolin (cdH) disposent d’un bureau à domicile mais n’utilisent par leur indemnité pour le louer “à eux-mêmes”.

Tom Vandekendelaere (CD&V) loue un espace à Roulers. Pascal Arimont (CSP) est le locataire de deux bureaux, à Eupen et Saint-Vith. Hugues Bayet (PS) loue lui pour 100 euros par mois un bureau à la maison communale de Farciennes, dont il est le bourgmestre.

“Si un certain nombre de conditions sont respectées et que le loyer est conforme au prix du marché, le député peut louer un bureau à son propre parti”, souligne la porte-parole du Parlement, Marjory van den Broeke. Sur les 192 eurodéputés qui ont fait ce choix, trois sont Belges: Kathleen Van Brempt (pour 500 euros par mois, au sein de la fédération provinciale du sp.a à Anvers), Marie Arena (pour 500 euros, au sein de la fédération bruxelloise du PS) et l’écologiste Philippe Lamberts, qui verse 3.745 euros par an à son parti.

Gerolf Annemans (Vlaams Belang) loue lui deux bureaux à Bruxelles pour 3.700 euros par mois. Le député d’extrême droite n’ayant pas fourni d’adresse, Knack n’a cependant pas été en mesure de déterminer si ces lieux étaient liés à son parti.

L’enquête a par ailleurs révélé qu’un parlementaire polonais louait pas moins de treize bureaux. Sur les 667 eurodéputés, seuls 40% seraient prêts à fournir volontairement leurs notes de frais. Aucun Belge ne figure parmi eux. Pour l’organisation Transparency International, le Parlement européen devrait rapidement mettre en place un système de contrôle.