Le Conseil de sécurité de l’Onu appelé à instaurer un embargo sur les armes

Plus de 200 organisations, dont Amnesty International, lancent un appel au Conseil de sécurité de l’Onu pour imposer un embargo total sur les armes à destination de la Birmanie dans le cadre de la campagne #NotOneBulletMore (#PasUneBalleDePlus), annonce mercredi Amnesty dans un communiqué. Le but de cet embargo est “de mettre un terme aux homicides de manifestants largement pacifiques perpétrés par les forces de sécurité du pays”, poursuit l’ONG de défense des droits de l’Homme. “La seule condamnation de la communauté internationale n’a eu aucun effet. Il est temps que le Conseil de sécurité de l’Onu se serve de ses pouvoirs uniques et impose un embargo total sur les armes en vue de faire barrage à la frénésie meurtrière de l’armée”, a déclaré le responsable du plaidoyer auprès de l’Onu à Amnesty International, Lawrence Moss.

L’ONG rappelle que le Conseil de sécurité, avait “condamné fermement les violences commises contre des manifestants pacifiques, notamment des femmes, des jeunes et des enfants” le 10 mars dernier et “demandé à l’armée de faire preuve de la plus grande retenue”. Les leaders de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) avaient quant à eux publié le 24 avril leur déclaration de consensus appelant à “la cessation immédiate des violences en Birmanie”, pointe Amnesty. Et d’ajouter que le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres et l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, avait eux aussi fermement condamné la violence brutale exercée par l’armée birmane.

Selon l’ONG, depuis le coup d’État du 1er février, au moins 769 manifestants auraient été tués illégalement par l’armée et des milliers de personnes seraient détenues de manière arbitraire, dont des membres du gouvernement civil élu, des défenseurs des droits humains, des militants, des journalistes et des personnes qui dénoncent le coup d’État militaire.

L’armée birmane mettrait en oeuvre, un peu partout dans le pays, des tactiques et des armes de plus en plus meurtrières, normalement réservées aux champs de bataille, contre des personnes qui manifestent pacifiquement ou ne font que passer à proximité de manifestations, déplore Amnesty sur la base de 50 vidéos sur la répression en cours qu’elle a pu examiner. L’ONG soutient que nombre de ces homicides s’apparentent à des exécutions extrajudiciaires.