Le chef de l'ONU "attristé" par la mort de Liu Xiaobo, mais épargne la Chine

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit jeudi profondément attristé par la mort du dissident chinois Liu Xiaobo, mais s’est abstenu de toute critique envers la Chine pour avoir refusé au prix Nobel de la paix d’être soigné à l’étranger. L’opposant politique de 61 ans, atteint d’un cancer, est resté sous surveillance policière jusqu’à sa mort, Pekin ayant rejeté tous les appels de la communauté internationale à le laisser sortir du pays pour raison médicale.
Antonio Guterres est “profondément attristé” d’apprendre la mort de Liu Xiaobo et “exprime ses condoléances à sa famille et à ses amis”, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Interrogé sur l’intransigeance de Pékin et les inquiétudes concernant sa veuve, la poétesse Liu Xia, actuellement en résidence surveillée, le porte-parole de l’ONU a déclaré: “Je n’ai rien de plus à ajouter pour le moment”.
Le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a de son côté décrit Liu Xiaobo comme “la figure chinoise emblématique de la paix et de la démocratie” et a exhorté Pékin à permettre à Liu Xia de voyager librement.
“Le mouvement des droits de l’homme en Chine et à travers le monde a perdu un champion qui a consacré sa vie à la défense et à la promotion des droits de l’homme, de manière pacifique et constante, et qui a été emprisonné pour défendre ses convictions”, a poursuivi Zeid Ra’ad Al Hussein.
Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine a récemment renforcé son rôle à l’ONU, en augmentant son soutien financier à l’organisation et en fournissant davantage de troupes aux missions de maintien de la paix.
La Chine est désormais le deuxième contributeur financier le plus important pour les opérations de maintien de la paix, derrière les États-Unis, lesquels ont annoncé des coupes drastiques voulues par le président Trump dans leurs dotations à l’ONU.
Liu Xiabo, un vétéran des manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen en 1989, est décédé jeudi plus d’un mois après son transfert depuis la prison vers un hôpital, sous haute surveillance, pour un cancer du foie.
Le comité norvégien qui avait attribué le Nobel de la paix au dissident en 2010, a estimé que la Chine porte “une lourde responsabilité” dans la mort “prématurée” de Liu Xiabo.
Les États-Unis ont appelé la Chine à libérer sa veuve Liu Xia. Washington et l’Allemagne avaient offert plus tôt dans la semaine d’accueillir Liu Xiabo pour un traitement médical.

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13 juillet 2017 - 21h45