Le Bangladesh restreint le mouvement des migrants rohingyas venus de Birmanie

La police du Bangladesh interdit aux réfugiés rohingyas de voyager hors des lieux de résidences qui leur ont été alloués, même si c’est pour aller vivre chez des proches, selon une déclaration citée par la BBC samedi. Plus de 400.000 Rohingyas, apatrides musulmans fuyant les violences dont ils sont victimes en Birmanie, ont désormais rejoint le sud du Bangladesh voisin, selon le décompte du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU.
Le Bangladesh restreint désormais les mouvements des Rohingyas. Dans une déclaration, la police indique que ces migrants ne peuvent pas se déplacer dans le pays. Les opérateurs de transport ont reçu l’ordre de ne pas transporter les réfugiées et les propriétaires immobiliers de ne pas louer de résidence à ces derniers.
Selon les observateurs, le gouvernement souhaite empêcher que les Rohingyas puisse se fondre dans la population dans l’espoir de pouvoir les renvoyer en Birmanie ou dans un pays tiers ultérieurement.
La plupart des camps de réfugiés sont situés dans le sud du pays près des villes d’Ukhia et Teknaf, mais certains migrants cherchent à poursuivre leur exode vers les villes de Cox’s Bazar et Chittatong.
Le pays d’accueil compte construire des abris, 14.000 maisons et 8.000 toilettes, dans les 10 prochains jours alors que la situation humanitaire de cette population fragilisée se dégrade dramatiquement.
Les Rohingyas fuient la Birmanie, principalement bouddhiste, où ils font l’objet d’une répression très violente de la part de l’armée, suite à des attaques de rebelles envers celle-ci, Amnesty International évoquant même un “nettoyage ethnique”.
Le déplacement de la population musulmane vers le Bangladesh limitrophe cause des tensions entre les deux pays. La Première ministre Sheikh Hasina du Bangladesh a demandé à l’Assemblée générale de l’ONU d’intensifier la pression sur la Birmanie, dirigée par l’ancienne lauréate du prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, pour gérer cette crise. Le Bangladesh a également dénoncé récemment des violations de son espace aérien par des drones et hélicoptères birmans. Enfin, la frontière entre les deux pays serait en outre criblée de mines, le Bangladesh accusant la Birmanie de les placer pour dissuader les musulmans rohingyas d’y retourner.

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16 septembre 2017 - 23h57