L’allègement des restrictions sanitaires redonne du souffle au commerce mondial du vin

Après un millésime 2020 perturbé par la pandémie, le marché international du vin a repris des couleurs grâce à la levée progressive des restrictions en 2021, avec des exportations à un plus haut niveau historique, a indiqué mercredi l’Organisation internationale du vin (OIV). Les cuvées espagnoles en tête, le volume global exporté bat son record avec 111,6 millions d’hectolitres de vin (+4%), poursuivant sa dynamique de croissance de la dernière décennie et dépassant même son niveau pré-pandémie.

Suivis par les vins et champagnes italiens et français, la valeur totale des exportations dépasse les 34 milliards d’euros, en hausse de 16% par rapport à 2020, note l’organisation dans son rapport annuel.

Le commerce du vin avait souffert des restrictions liées au Covid-19, mais aussi des “taxes Trump” visant les bouteilles européennes, résistant toutefois grâce à la vente en ligne et en supermarchés.

Malgré cette embellie, “l’ONU du vin” reste prudente sur ses perspectives pour 2022, marquée par la poursuite de l’épidémie de Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine, qui fait flamber les prix mondiaux et perturbe les chaînes d’approvisionnement.

“Il existe un risque d’interruption dans la fourniture d’intrants: bouteilles en verre, emballages en carton, caisses en bois, semi-conducteurs pour les machines”, a énuméré le directeur général de l’OIV, Pau Roca, lors d’une conférence de presse.

“Mais ce qui nous préoccupe le plus à moyen terme, c’est l’inflation et son effet sur le pouvoir d’achat des consommateurs”, a-t-il prévenu.

L’an dernier, la Russie était le dixième importateur mondial de vin, rappelle par ailleurs l’OIV, avec un marché évalué à 1,1 milliard d’euros et principalement alimenté par l’Italie et la France.

Alors que le secteur viti-vinicole retenait son souffle, la production globale anticipée comme “extrêmement faible” est finalement restée stable en 2021: elle diminue seulement d’1%, reculant à 260 millions d’hectolitres principalement à cause des conditions météorologiques. 

De grands producteurs européens ont fait les frais d’un millésime 2021 désastreux, la production française chutant notamment de 19% à cause des terribles gelées d’avril, suivies de pluies estivales et d’épisodes de mildiou.

L’Italie, la France et l’Espagne conservent toutefois leur place dans le trio de tête, totalisant 47% de la production de vin mondiale.

A l’inverse, d’excellentes récoltes ont boosté la production dans l’hémisphère sud (+19%), au Chili ou en Australie notamment, grâce à des conditions climatiques exceptionnelles qui ont compensé la baisse en Europe.

La consommation de vin mondiale augmente aussi légèrement en 2021 (+0,7%), atteignant 236 millions d’hectolitres grâce à la réouverture des bars et cafés, la reprise du tourisme ou celle des évènements festifs. 

Les États-Unis conservent la première place du classement mondial, tandis que la consommation chinoise poursuit son déclin avec une baisse de 15% en 2021, de pair avec un ralentissement de la croissance économique du pays.

“Cela montre que le vin n’était pas profondément enraciné dans les habitudes de consommation des citoyens chinois”, a souligné le directeur général de l’OIV.

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02 mai 2022 - 08h12