La médiation d'Erdogan au Qatar s'achève sans résultat

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué lundi au Qatar une mission de médiation qui n’a apparemment pas permis de désamorcer la crise entre l’émirat et ses voisins du Golfe. Ryad a demandé à Doha de juger rapidement des groupes qualifié de “terroristes”. Lors de leur entretien, Recep Tayyip Erdogan et le cheikh Tamin ben Hamad al Thani, émir du Qatar, “ont examiné l’évolution de la situation régionale, en particulier la crise du Golfe et les efforts déployés pour y mettre fin par des moyens pacifiques”, rapporte l’agence de presse qatarie QNA.

Les deux hommes ont également évoqué la lutte antiterroriste et la coopération bilatérale en matière de défense et d’échanges commerciaux. De retour dans son pays, le président Erdogan a estimé mardi que son déplacement dans le Golfe avait été “productif et couronné de succès”.

Aux Emirats arabes unis, la perception de ce déplacement est différente. “La visite du président turc n’a rien apporté de neuf”, a écrit sur Twitter le ministre émirati des Affaires étrangères, invitant la Turquie à plus de neutralité.

Dans un communiqué commun publié par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont déclaré “terroristes” neuf organisations de bienfaisance et neuf personnes “directement ou indirectement liées aux autorités qataries”. “Nous attendons des autorités du Qatar qu’elles franchissent le pas suivant: juger ces groupes et individus terroristes”, affirment les quatre pays arabes dans leur communiqué.

Ces quatre Etats arabes ont suspendu en juin leurs relations avec le Qatar en l’accusant de financer l’extrémisme islamiste, une accusation que Doha a rejetée à de nombreuses reprises.