La déforestation pousse les éléphants vers les villages, au grand dam des habitants

Chassés de leur habitat naturel par la déforestation, des éléphants sèment la panique en Birmanie, où des villageois ont dû construire des cabanes dans les arbres pour y trouver refuge la nuit. “Cela fait maintenant trois ans que nous sommes menacés par les éléphants qui viennent principalement la nuit et tôt le matin”, explique Than Shin, qui vit dans un village de la région de Taik Kyi, au nord du Rangoun.
“Nous voulons qu’ils partent pour que nous puissions vivre en paix”, poursuit Than Shin, contrainte chaque jour de monter avec sa famille dans le petit abri couvert de chaume construit à plus de trois mètres de hauteur.
Cette dernière est restée marquée par la mort il y a trois ans de quatre villageois en pleine nuit, sous les pas d’un éléphant.
“Les éléphants viennent dans les champs près du village et détruisent les récoltes de riz et de canne à sucre. Nous sommes dans une situation désespérée”, renchérit Than Maung, 68 ans.
Dans cette région située à un peu plus de 100 kilomètres au nord de Rangoun, la capitale économique de la Birmanie, les habitants vivent difficilement de l’agriculture, bien à l’écart des bouleversements économiques du pays, sorti en 2011 de décennies d’isolement.
D’après un rapport publié en décembre 2015, la Banque asiatique de développement (BAD) estime que la Birmanie est l’un des plus mauvais élèves de la région en terme de protection de l’environnement.
Ces dernières années, c’est le pays d’Asie du sud-est où le plus de forêts ont été rayées de la carte, au profit d’immenses projets miniers ou agricoles, explique notamment le rapport.