La cinéaste Marion Hänsel reçoit le Magritte d’Honneur

La cinéaste Marion Hänsel, décédée en juin 2020, a été récompensée du Magritte d’Honneur, a fait savoir mercredi l’Académie André Delvaux, organisatrice des Magritte du cinéma. La réalisatrice succède à Monica Belluci qui avait été distinguée il y a deux ans. La 11e cérémonie des Magritte se tient samedi. “Avec près de 15 longs métrages dans sa filmographie, entre adaptations littéraires et créations originales, Marion Hänsel s’est imposée dans le paysage cinématographique belge et mondial avec une oeuvre puissante, exigeante et éminemment personnelle. Au fil de sa carrière, son cinéma a croisé des Prix Nobel, transcendé des Goncourt, été sélectionné à Cannes et Venise (où elle a remporté le Lion d’Argent). Du Pacifique à l’Afrique du Sud, de Djibouti à Hong Kong, sa filmographie offre un voyage à travers le temps et l’espace, aussi lettré que spectaculaire”, explique l’Académie.

Née en 1949, Marion Hänsel a grandi à Anvers. Elle conçoit un premier court métrage en 1977, “Equilibres”, et crée dans le même temps sa société de production, Man’s Films, qu’elle animera jusqu’à la fin. Son premier long métrage, “Le Lit”, une adaptation de l’écrivaine belge Dominique Rolin, lui vaudra le Prix Cavens du Meilleur film belge.

Elle enchaine avec une autre adaptation, “Dust”, d’après le romancier sud-africain J. M. Coetzee, Prix Nobel de littérature. Le film obtient le Lion d’Argent à Venise. En 1987, elle réalise “Les Noces Barbares”, inspirée de l’ouvrage de Yann Queffelec, prix Goncourt 1985. Puis viennent “Il Maestro” en 1989, “Sur la terre comme au ciel” en 1991, “Between the Devil and the Deep Blue Sea” en 1995, “The Quarry” en 1998, ou encore “Nuages: lettres à mon fils” en 2001.

En 2006, elle réalise à Djibouti “Si le vent soulève les sables”. Le film a participé à plus de 50 festivals et remporté une vingtaine de prix. On lui doit également “Noir Océan” (2010), “La Tendresse (2013)”, avec le duo Marilyne Canto/Olivier Gourmet, et “En amont du fleuve” (2016), encore avec Olivier Gourmet.

Egalement productrice, elle a notamment accompagné “No Man’s Land” de Danis Tanovic, Oscar du Meilleur film en langue étrangère en 2002,

Elle a par ailleurs participé très activement à la vie du secteur du cinéma belge francophone en tant que productrice et comme réalisatrice. Comme membre fondatrice et active de l’UPFF (l’Union des Producteurs Francophones de Films) notamment, mais aussi en présidant la Commission de Sélection des Films à deux reprises, en 1996 puis en 2002.

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09 février 2022 - 18h45