Kumawood au Ghana, fabrique express de films d'action

L’Inde a son “Bollywood”, le Nigeria son “Nollywood”: au Ghana c’est Kumawood qui fait son cinéma, dans la région centrale de Kumasi, où quelques milliers d’euros et quelques jours suffisent pour produire un film à rebondissements et plein d’hémoglobine. A environ cinq heures de route d’Accra, la capitale côtière, le coeur culturel du Ghana accueille une industrie cinématographique en plein essor et à bas coûts.

D’après le producteur local James Aboagye, Kumawood est née d’un défi lancé il y a presque 10 ans, lorsque ses confrères basés à Accra se moquaient de Kumasi, affirmant qu’il n’y avait pas de vrais cinéastes là-bas, alors que le petit pays d’Afrique de l’Ouest produit des films depuis les années 50.

“À l’époque, le seul producteur de Kumasi a dit : +Si c’est comme ça qu’ils nous traitent, nous allons rester à Kumasi et créer Kumawood+”, raconte-t-il à l’AFP.

Il y a encore quatre ans, Kumawood pouvait produire jusqu’à 12 films par semaine avec un budget de 30.000 à 50.000 cedi (6.200 à 10.300 euros) chacun. Le coût comprenait le tournage, la production et la diffusion du DVD.

Mais les pénuries de courant incessantes ont fait chuter la production à quatre films par semaine – un chiffre qui reste exceptionnel comparé aux mois, voire aux années qu’il faut pour fabriquer un blockbuster à Hollywood.

Les films sont tournés à Kumasi, la deuxième ville du pays étant connue pour son héritage culturel riche, et dans ses alentours.

Environ 40% de la production cinématographique ghanéenne sort de Kumawood, contre 50% provenant d’Accra et 10% d’ailleurs dans le pays, estime le directeur de l’école de cinéma de la capitale, Rex Anthony Annan. Mais les stars de Kumawood sont plus connues que celles d’Accra, relève-t-il.

A Kumawood, les dialogues sont tournés en Twi, un dialecte local parlé par la majorité des Ghanéens, et ils ne sont généralement pas écrits à l’avance.

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08 juin 2017 - 15h30