"Inspirez, expirez": l'Inde se plie en quatre pour la journée du yoga

Indifférents aux tapis rendus spongieux par la pluie annonciatrice de la mousson, des milliers d’Indiens se sont rassemblés mercredi matin au coeur de New Delhi, comme partout à travers l’Inde, pour célébrer la pratique du yoga. Tous les 21 juin, la fête de la musique fait se trémousser les corps quand la journée internationale du yoga cherche au contraire à les apaiser. Décrétée par les Nations unies à l’initiative du Premier ministre indien Narendra Modi, qui voit dans cette antique discipline un levier d’influence culturelle de son pays, elle tenait mercredi sa troisième édition.

Aux premières heures du jour, Connaught Place a des allures de forteresse. Les accès de cette immense place en cercles concentriques bâtie au coeur de la capitale indienne sont scellés par des barricades de police. Tout de blanc vêtus, les participants passent leur sacs dans des scanners montés sur des camions, franchissent des portiques de sécurité.

On vient ici en famille, entre amis ou entre collègues. Commerçants, instituteurs, négociants, politiques, ils ont sauté du lit de bonne heure pour se joindre aux millions de personnes célébrant le yoga d’un bout à l’autre de l’Inde et dans le reste du monde.

Pour ses adeptes, cette discipline plurimillénaire, fondée sur un mélange d’assouplissements musculaires et de techniques de relaxation mentale, possède d’indéniables vertus thérapeutiques.

La séance de yoga commence à Connaught Place. Des hauts-parleurs monte une voix douce et envoûtante sur fond de sitar. “Inspirez, expirez”, répète-t-elle sans cesse tel un mantra.

Pendant quarante-cinq minutes, la mer blanche se lève et s’affaisse, ondulant comme des vagues. À la confusion des débutants répond la synchronisation parfaite des militaires. Agenouillée au milieu des méditants impassibles, une journaliste de la télévision indienne fait son direct micro en main.

La chaleur du jour monte. “Merci à tous, passez une belle et paisible journée”, conclut la voix. Et la foule de lui répondre, pour le rituel final, par un rire s’élevant soudain de milliers de gorges comme un seul corps.

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21 juin 2017 - 09h20