GB: les cinémas refusent de diffuser une publicité sur le "Notre Père"

Les principaux cinémas britanniques ont refusé de diffuser une publicité de l’Église d’Angleterre sur la prière du “Notre Père”, craignant d’offenser certaines audiences, s’est plaint dimanche l’archevêque de Canterbury Justin Welby. “Je trouve ça incroyable que des cinémas considèrent qu’il est inapproprié de passer une publicité sur la prière la semaine avant Noël, quand nous célébrons la naissance de Jésus-Christ”, a déclaré le chef spirituel des anglicans, dimanche au Mail on Sunday.

La publicité en question, longue d’une minute, met en scène l’archevêque lui-même et plusieurs autres personnes récitant la prière du “Notre Père”. Elle aurait dû être diffusée à partir du 18 décembre avant le nouveau “Star Wars”, “Le réveil de la Force”. “Les trois principales chaînes de cinémas (Odeon, Cineworld et Vue), qui contrôlent 80% des écrans de cinéma du pays, ont refusé de passer cette publicité parce qu’ils pensent qu’elle pourrait ‘contrarier ou blesser les audiences'”, a fait savoir l’Église d’Angleterre dans un communiqué.

L’agence Digital Cinema Media (DCM), qui gère la publicité pour ces chaînes de cinémas, a déclaré à la BBC qu’elle n’acceptait pas de publicité avec un contenu politique ou religieux. “Certaines publicités, involontairement ou pas, peuvent offenser ceux qui ont des opinions politiques différentes ou ceux de religion différente ou sans religion”, a-t-elle indiqué.

La publicité avait reçu le feu vert de l’Autorité en charge des publicités au cinéma (CAA) et du Bureau britannique de classification des films (BBFC). “Des milliards de personnes à travers le monde récitent cette prière tous les jours. Je pense qu’ils seraient étonnés et profondément attristés par cette décision, en particulier à la lumière des attaques terroristes à Paris où de nombreuses personnes ont trouvé réconfort et consolation dans la prière”, a regretté l’archevêque de Canterbury.

“Il est arrogant de la part de l’Église d’Angleterre d’imaginer qu’elle a un droit automatique à imposer ses opinions à un public captif qui a payé beaucoup d’argent pour une expérience complètement différente”, a de son côté estimé Terry Sanderson, président de l’organisation de défense de la laïcité National Secular Society.

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23 novembre 2015 - 08h30