Frontières extérieures de l’UE:Juncker accuse les Etats membres d'”hypocrisie scandaleuse”

Les nations européennes se rendent coupables d’une “hypocrisie scandaleuse” au cours des discussions sur un renforcement de l’agence de garde-frontières (Frontex), estime le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. “Depuis plus de deux ans, tous les chefs d’Etat et de gouvernement demandent une meilleure protection des frontières extérieures de l’UE”, observe le Luxembourgeois dans le magazine allemand Welt am Sonntag au cours d’un entretien publié dimanche. “Et maintenant soudainement il y a des inquiétudes de toute part. Supposément, cela interfèrerait avec la souveraineté nationale, tout va trop vite ou les chiffres sont trop élevés. C’est une hypocrisie scandaleuse”, affirme-t-il dès lors.
En septembre dernier, la Commission européenne a proposé d’augmenter le nombre d’agents opérationnels Frontex de 1.500 à 10.000 d’ici à 2020. La suggestion a été formulée après l’appel des leaders européens pour un renforcement des frontières européennes face à l’immigration illégale. Une priorité établie lors d’un sommet européen en juin 2018.
Mais de nombreux Etats membres ont critiqué le plan mis sur la table par la Commission européenne, demandant à la présidence autrichienne du conseil européen de déplacer la date butoir à 2027.
M. Juncker a estimé que les pays les plus vocaux sur la question étaient ceux qui étaient les moins engagés. “L’Europe ne peut pas fonctionner comme ça”, assène-t-il. “Nous devons agir rapidement de sorte à être prêts et que les frontières extérieures de l’UE soient vraiment sous contrôle”.

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30 décembre 2018 - 05h07