France: un groupe d'intérim espagnol organisait le travail illégal d'ouvriers étrangers

Une enquête de l’inspection française du travail a révélé qu’un important opérateur d’intérim espagnol organisait le travail dissimulé et sous-payé de près de 200 travailleurs agricoles étrangers en France, ont annoncé jeudi les autorités. Cette enquête a mis au jour “un système collectif et organisé de fraude au détachement, de travail dissimulé, de prêt illicite de main d’oeuvre et de marchandage qui perdure depuis plusieurs années”, soulignent dans un communiqué les autorités françaises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.
Ces faits sont passibles de 100.000 euros d’amende et 10 ans d’emprisonnement.
Des contrôles menés dans 12 exploitations agricoles à travers le pays ont permis de constater, pour environ 200 salariés présents sur le territoire national, majoritairement ressortissants de pays extérieurs à l’Union Européenne, “des durées de travail allant jusqu’à 260 heures mensuelles avec le non-respect des repos hebdomadaires”, “des salariés qui travaillent 30 jours sur 30 plusieurs mois consécutifs”.
Ces contrôles “ont mis en évidence une violation manifeste et organisée des droits fondamentaux et des abus de la vulnérabilité de ces salariés”, soulignent les autorités, selon lesquelles “des entreprises utilisatrices françaises concernées” étaient aussi associées aux délits reprochés aux prestataires étrangers.
En mars 2016, la France avait déjà ouvert une enquête sur une entreprise d’intérim espagnole, Terra Fecundis, faisant travailler illégalement des milliers de Sud-Américains dans des champs en France.
Selon une source proche de l’enquête, l’entreprise visée dans l’enquête révélée jeudi, dont le nom n’est pas précisé, n’est pas Terra Fecundis mais possède “le même modèle économique”.

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06 juillet 2017 - 21h25