France: le nouveau PM a accepté sa nomination en raison de la situation "unique" du pays

Edouard Philippe, le nouveau Premier ministre français de droite nommé lundi par le président centriste Emmanuel Macron, a expliqué avoir accepté ce poste en raison de la situation “unique” du pays, qui justifie “quelque chose qui n’a jamais été tenté”. “Je me suis dit que la situation dans laquelle nous étions était suffisamment unique pour que nous tentions quelque chose qui n’a jamais été tenté”, avec des hommes de droite, du centre et de gauche au sein d’un même gouvernement, a expliqué M. Philippe sur la chaîne TF1 quelques heures après sa nomination.
Le président Emmanuel Macron, entré en fonction dimanche, a choisi ce député de 46 ans hors de son propre parti, La République en Marche, conformément à sa volonté affichée de rassembler.
M. Macron est aussi tenu de séduire une partie de la droite pour obtenir une majorité aux législatives de juin et mener ses réformes libérales et sociales.
Le gouvernement, dont la composition doit être annoncée mardi, sera “rassembleur de compétences”, a promis le Premier ministre, en affirmant qu’il allait aussi “construire une majorité” issue de tous les bords politiques “pour essayer de faire avancer le pays”, conformément au souhait du chef de l’État.
Edouard Philippe a aussi indiqué qu’il allait s’atteler à une nouvelle réforme du droit du travail, comme annoncé par M. Macron durant sa campagne, pour “l’adapter au droit de notre temps”, y compris en procédant par la procédure accélérée des ordonnances.
“Ces ordonnances, ça n’est pas le refus de la discussion”, a-t-il dit, mais “une bonne réforme c’est une réforme qui est pensée, annoncée, discutée et ensuite rapidement exécutée parce que les Français attendent une transformation, ils attendent des progrès”, a-t-il ajouté, en indiquant savoir “les inquiétudes” que suscite ce projet.
Les syndicats français notamment ont déjà mis en garde M. Macron contre ses projets en matière de droit du travail.
La dernière grande réforme sociale du quinquennat de François Hollande, prédécesseur de M. Macron, la loi travail de 2016, jugée trop libérale par ses détracteurs, avait entraîné des mois de conflit, marqués par des grèves et des manifestations émaillées de violences et de profondes divisions au sein de la majorité socialiste.

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15 mai 2017 - 22h50