France: la ministre du Travail face aux accusations dans l'affaire Danone

La ministre du Travail Muriel Pénicaud est attaquée par l’opposition à cause de stock-options chez Danone. Elle a jugé lundi “absurdes” et “blessantes” les accusations selon lesquelles elle aurait organisé une restructuration pour réaliser une plus-value boursière. L’Humanité a révélé jeudi que l’ex-directrice des ressources humaines de Danone avait réalisé une plus-value de 1,13 million d’euros en avril 2013. Mme Pénicaud avait cédé des actions obtenues dans le cadre d’un plan de stock-options.

Cette opération avait été réalisée après l’annonce, deux mois plus tôt, d’un plan de 900 départs volontaires par le géant de l’agroalimentaire. Mais le plan de stock-options, attribué quatre ans auparavant, n’aurait pas pu être activé plus tôt, le “délai de garde” n’ayant pas expiré.

“Penser que j’aurais pu, quatre ans à l’avance, parce qu’on m’attribue un plan de stock-options, imaginer qu’il serait bien qu’à cette date-là, il puisse y avoir un plan de restructuration, un plan de départs volontaires de salariés, pour faire une plus-value, c’est juste absurde, blessant”, a répondu Muriel Pénicaud, interrogée par le député de la France insoumise Adrien Quatennens lors d’une audition par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.

“Je ne laisserai personne dire que je n’ai pas de coeur et pas de morale”, a poursuivi la ministre, faisant valoir son “engagement social depuis 40 ans”. Le plan de stock-options “n’était pas caché, il était public depuis des années, sous le contrôle” de l’Autorité des marchés financiers (AMF), a-t-elle rappelé.

Tous les éléments de sa rémunération ont été “déclarés” et “contrôlés” par l’AMF, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et les services fiscaux, a-t-elle fait valoir.